Placée sous la tutelle administrative de la CDG et la gèrance commerciale de la CNCA, la BNDE revient de loin. Le sauvetage de cette banque était d'abord financier mais surtout technique. La BNDE a été renflouée. Mais à quel prix ? Le plan de sauvetage qui porte le sceau de la Primature visait différents objectifs. D'abord sauver l'institution, ensuite ne pas occasionner des remous dans le système bancaire. Et, si possible, éviter de quelconques scandales. Sur le premier point, il fallait d'aobrd combler un déficit record de 1,187 milliard de dirhams enregistré en 2001, effacer les ardoises de 2002 (baisse de 49% du résultat net non consolidé), et, en un mot, assainir les comptes. Dépêché au chevet du malade, le Crédit Agricole a signé un protocole, reprenant du l'activité banque commerciale. Le deuxième volet de l'opération de sauvetage de la BNDE, l'administratif, a été confié à la CDG. Au passage, la CNCA, elle-même, sortant d'une longue convalescence, a jeté dans la perplexité plus d'un analyste. Comment une entreprise qui vient de boucler un plan de restructuration au prix d'or pourra-t-elle porter le fardeau de la BNDE ? Sur le deuxième objectif, à savoir, ne pas mettre en péril le système bancaire, il a fallu recourir au visa du CDVM, lequel n'a d'ailleurs pas tardé. Annulation du capital social de l'entreprise, augmentation de capital, tout a été bien orchestré. Dans un premier temps, le plan de restructuration concerne l'annulation du capital social de la banque, environ 600 millions de dirhams. Ensuite, une augmentation de capital de 300 millions de dirhams. Le CDVM prend ses précautions vis-à-vis des investisseurs en déclarant dans son communiqué fait pour la circonstance qu'il ne peut fournir aux investisseurs l'information nécessaire pour des raisons diverses. Sont évoqués, des «dysfonctionnements majeurs ». Rappelons que le Conseil d'administration de la banque, en mars 2003, avait déjà donné le feu vert pour le transfert de l'activité réseau à la CNCA et le développement de la partie affaires à la CDG. Quant au troisième objectif, il n'a pas été atteint. L'ex-président de la banque a été interpellé au courant de cette année, suite aux révélations de l'enquête menée par l'Inspection générale des Finances. De l'affaire BNDE, on est désormais passé au scandale de la BNDE.