Certaines régions africaines, particulièrement dans le sud, subissent actuellement une pénurie alimentaire sans précédent. Les deux principales victimes en sont le Zimbabwe et l'Angola. Jadis véritable « grenier » de l'Afrique australe, le Zimbabwe subit actuellement un risque de famine sans précédent. La sécheresse, ajoutée à la crise économique et à l'échec de la réforme agraire, a plongé le pays entier dans une pénurie alimentaire très grave. Selon les différentes organisations humanitaires, les habitants font la queue parfois pendant des jours pour recevoir de la farine de maïs. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a même estimé, dans son rapport paru en début de semaine, que près de la moitié des 13 millions de Zimbabwéens auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Le pays devra importer pas moins de 1,8 million de tonnes de céréales… pour pouvoir passer l'année. «C'est sans précédent», a déclaré Andrew Timpson, de l'organisation Save The Children. «Nous sommes très inquiets. La récolte est juste terminée et déjà le pays manque de maïs, le produit alimentaire de base», a-t-il ajouté. Aux terres confisquées aux blancs et laissées en jachère, à la distribution illégale des céréales subventionnées par l'Etat, s'ajoute le chômage en progression (60 % des actifs). Cinq autres pays de la région sont par ailleurs aussi victimes de pénurie alimentaire, notamment l'Angola. Toujours selon le rapport du PAM, plus d'un million d'Angolais sont menacés par la famine, conséquence de la guerre civile qui a déchiré leur pays durant plus de 25 ans. L'organisme onusien s'est d'ailleurs engagé à venir en aide à 1,24 million de personnes. Mais il a estimé que 160.000 autres devaient être secourues par d'autres agences de l'ONU. Médecins sans frontières (MSF) a pour sa part appelé à une mobilisation internationale urgente. «Si les autorités angolaises, les agences de l'ONU, la communauté internationale et les pays donateurs ne répondent pas immédiatement à cette crise (...), près d'un million d'Angolais sont menacés par la faim et la maladie», a déclaré Morten Rostrup, président de MSF international. L'ONG a souligné que cette famine était la pire à laquelle elle ait eu à faire face depuis celle du Soudan en 1998, avec notamment la présence de « poches » de dizaines de milliers de personnes chacune « dans un état de malnutrition très avancé, dans un état de santé effrayant ».