Moukharik a ainsi fustigé certaines décisions du gouvernement qui, selon lui, nuisent au pouvoir d'achat du citoyen et portent atteinte à la liberté syndicale. Il a également déclaré que la classe ouvrière vivait «des conditions sociales difficiles» à cause du gel du dialogue social avec l'Exécutif, ajoutant que la responsabilité de la détérioration de ces conditions imputait avant tout au gouvernement. En ce qui concerne la grève nationale décidée par la centrale syndicale fin septembre et dont la date devra être fixée ultérieurement, le secrétaire général de l'UMT a tenu à souligner qu'il s'agissait d'une décision responsable qui prenait en compte autant les intérêts de l'économie nationale que ceux de la classe ouvrière. «Depuis avril, le gouvernement n'a pas respecté ses engagements et le dialogue social est gelé, ce qui nous a amenés à prendre la décision de mener une grève nationale qui prend en compte les intérêts de l'économie nationale, mais aussi ceux de la classe ouvrière», a-t-il déclaré, expliquant que la grève était «la seule arme» dont dispose la classe ouvrière pour défendre ses intérêts et son pouvoir d'achat. Organisé sous le thème «Les enjeux sociaux de la rentrée syndicale», le forum de la MAP était l'occasion d'aborder l'un des dossiers les plus épineux de cette rentrée. Pomme de discorde entre le gouvernement et les centrales syndicales, le dossier des retraites s'est naturellement taillé la part du lion dans l'allocution de Miloudi Moukharik. Celui-ci a ainsi réitéré la position de l'UMT concernant la réforme du système des retraites, soulignant tout d'abord la nécessité d'adopter une approche participative dans le traitement de ce dossier. Il a également exposé les contre-propositions de son organisation à ce sujet, précisant que l'UMT était favorable à la prolongation «volontaire » de l'âge de la retraite jusqu'à 65 ans, tout en prenant en compte la pénibilité du travail. En ce qui concerne l'augmentation des cotisations aux caisses de retraite, Moukharik a affirmé que l'UMT ne s'opposait pas à cette mesure, à condition qu'elle soit faite sur la base des deux tiers de la part patronale et un tiers de la part salariale. Le secrétaire général a, par ailleurs, souligné que sa centrale syndicale refusait catégoriquement toute baisse des pensions de retraite. Moukharik a appelé, dans ce sens, à la création d'une Haute autorité d'orientation des systèmes des retraites où siègeront des représentants du gouvernement, des partenaires sociaux et du Conseil économique, social et environnemental, chargée d'accompagner et d'orienter la réforme en cours.