Les quatre centrales syndicales, UMT, FDT, CDT, UGTM, outre celle de l'enseignement supérieur ont décidé de suspendre leur marche nationale de protestation, prévue le 10 avril prochain. Cette décision a été prise, lundi 4 avril à Casablanca, suite à une invitation au dialogue du Chef de gouvernement. En mode d'hibernation depuis plusieurs mois, le dialogue social, devrait normalement reprendre le 12 avril du mois courant, si toutes les conditions sont réunies. Contacté par Al Bayane, Miloudi Moukharik, SG de l'UMT a souligné que cette décision qui émane de bonne foi, traduit la volonté des centrales syndicales d'asseoir le dialogue social sur des bases solides. «Nous sommes un mouvement syndical responsable qui ne fait pas la grève juste pour la grève», a-t-il noté en substance. Toutefois, notre interlocuteur a mis en garde contre toute sorte de tergiversation, indiquant dans ce sens que les syndicats vont activer leur plan de protestation au cas où il y aurait un échec de négociation. Des négociations qui devraient porter essentiellement sur le dossier de la réforme des régimes de retraite, pomme discorde entre les deux parties. En fait, selon le numéro un de l'UMT, la méthodologie adoptée par le gouvernement pour faire aboutir de ce chantier, se situe aux antipodes des règles démocratiques, qualifiant de «plan sinistre», le projet de loi pour la réforme des retraites. Notons par ailleurs que l'appel du Chef de l'Exécutif, ne contient pas ni un ordre du jour ni un agenda sur les points qui devraient être soumis sur la table des négociations. Ainsi, les centrales syndicales ont adressé une correspondance à Abdelilah Benkirane, pour mettre en place une commission tripartite (Gouvernement, Patronat, Syndicat) afin de fixer l'ordre du jour, a confié à Al Bayane Abderrahmane El Azzouzi, SG de la FDT. «Nous exigeons un dialogue social sérieux et institutionnalisé. Cela constitue une priorité pour les centrales syndicales», a-t-il martelé. Abordant dans le même ordre d'idées, El Azzouzi a précisé que «L'Etat doit assumer ses responsabilités et que la réforme des régimes de retraite ne devrait pas être faite au détriment de la classe ouvrière». Outre le dossier épineux de la retraite, les syndicats exigent, entre autres, le traitement de tous les points encore en suspens, à savoir l'application de l'accord du 26 avril 2011, l'augmentation des salaires et des pensions et l'exonération de l'IR des salaires de moins de 6000 DH.