Le parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) appelle à la réanimation de la Koutla, afin que celle-ci puisse jouer pleinement son rôle sur l'échiquier politique et œuvrer pour la réhabilitation du processus démocratique. Le parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a envoyé, samedi, à l'issue des travaux du comité central du parti, plusieurs messages ayant une forte signification politique à destination des formations de la majorité et de la Koutla démocratique. Le communiqué final, rendu public par l'instance décisionnelle du parti, a passé en revue les différentes questions d'actualité sur la scène politique nationale et les dernières nouveautés enregistrées au niveau de l'action gouvernementale. S'agissant de la situation politique nationale, le communiqué a passé en revue les relations de l'USFP avec certaines formations politiques nationales qu'il a réparties en trois catégories à savoir les partis de la Koutla, les partis de la gauche, et les partis de la majorité. S'agissant du Bloc démocratique (Koutla), le comité central de la formation socialiste a invité les partis qui la composent à prendre des initiatives communes afin de redresser la marche de l'action politique. «En ce qui concerne la Koutla démocratique, le comité central estime qu'il faut en éclaircir les fonctions et approfondir le rôle réformateur qu'elle avait joué durant les années 90 en préparant l'expérience de l'alternance. À ce propos, le comité central met en relief l'importance de prendre des initiatives pour redresser la marche de l'action politique, ce qui nécessite une concertation profonde entre ses composantes», précise le communiqué. Il s'agit d'une invitation adressée au Parti de l'Istiqlal et au Parti du progrès et du socialisme (PPS) afin de ressusciter la Koutla pour qu'elle puisse jouer le même rôle à sa naissance : celui d'un bloc démocratique appelant à des réformes démocratiques et à la moralisation de la vie politique nationale. Cette alliance, dont la naissance était le prélude d'un processus qui allait aboutir à la nomination en 1998 du premier gouvernement de l'alternance, est entrée depuis quelques années dans une phase d'hibernation voire même d'agonie. Les différends entre ses deux principales composantes, l'Istiqlal et l'USFP, notamment sur la question de la désignation du parti qui devrait diriger le gouvernement au lendemain des élections législatives du 27 septembre 2002 avaient conduit à la suspension des réunions régulières entre ses dirigeants. Ce n'est qu'à l'arrivée de Mohamed Elyazghi à la tête de l'USFP que des signes de réconciliation ont été annoncés de part et d'autre. Aujourd'hui, le communiqué du comité central de l'USFP est un appel clair aux membres de la Koutla pour qu'ils regroupent leurs forces dans un objectif identique à celui qu'ils avaient au début des années 90. Le même message est adressé par l'USFP aux partis de gauche. La formation dirigée par Mohamed Elyazghi réaffirme son appel à la coordination entre toutes les forces politiques de la gauche marocaine. Pour ce qui est des partis de la majorité, le communiqué du comité central de l'USFP a appelé l'ensemble des formations qui la composent à clarifier d'une manière collective leurs positions sur certaines questions d'intérêt national. « Le comité central insiste sur l'obligation pour ces partis de clarifier ensemble leurs positions notamment en ce qui concerne la défense de notre intégrité territoriale, les mécanismes de réhabilitation de l'action politique et l'engagement ferme pour la moralisation de la vie partisane et politique ainsi que la défense du projet moderniste et démocratique au niveau des textes juridiques, de la vie quotidienne et dans le domaine culturel », explique le communiqué. L'USFP tient ainsi à rappeler aux partis de la majorité les problèmes qui étaient survenus au lendemain des élections communales et les coalitions contre-nature qui avaient été formées lors des élections des maires des grandes villes. La formation socialiste a tenu aussi à rappeler les circonstances qui ont entouré la nomination de Driss Jettou à la tête du gouvernement et la position du parti sur cette question. «Notre participation au gouvernement actuel, malgré les réserves que nous avions émies quant au non-respect de la procédure démocratique, prend en considération le devoir de servir les causes nationales et de maintenir allumée la flamme de la réforme car ce qui nous importe le plus c'est la continuation du processus des réformes malgré les obstacles posés par certains lobbies qui veulent faire revenir le Maroc en arrière», affirme le communiqué. En somme, le parti de l'USFP, appelle à une réanimation de la Koutla pour qu'elle puisse s'ériger à nouveau en tant que force politique capable de tenir un seul discours en ce qui concerne l'évolution politique et démocratique du pays. Le choix du timing pour envoyer ce message est d'ailleurs très significatif puisqu'il intervient trois semaines après le remaniement ministériel et à quelques jours de la fin de l'année législative. L'été pourrait donc être consacré à la préparation d'une rentrée politique qui promet d'être très animée.