La loi détermine clairement les prérogatives et les compétences de l'ANAPEC. Dans cette affaire, le dispositif fourmille de dérogations et de dépassements. «L'agence a pour mission de contribuer à l'organisation et à la mise en œuvre des programmes de promotion de l'emploi qualifié, décidés par les pouvoirs publics », stipule l'article 3 de la loi numéro 51-99, portant création de l'Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences (ANAPEC). A ce niveau, les autorités de tutelle et notamment le ministère de l'emploi, avec à sa tête Abbas El Fassi. Toutefois, lors de la rencontre organisée par l'ANAPEC en présence des représentants de la société émiratie Al Najat, des représentants du ministère, il y en avait point. Le ministère n'aurait-il pas estimé utile d'éclaircir la situation à l'opinion publique ? Il faut dire que les prérogatives de l'ANAPEC sont particulièrement limitées par la loi. La disposition précitée énonce dans son premier alinéa également que l'agence est chargée de : « procéder à la prospection, à la collecte des offres d'emploi auprès des employeurs et à la mise en relation de l'offre et de la demande d'emploi ». A titre d'employeurs, les seuls apparaissant sur l'interface sont le représentant d'Al Najat aux Emirats Arabes Unis, le second le partenaire marocain. Sachant, que le « convoi » des ressortissants marocains signeront leurs contrats avec les sociétés maritimes européennes. Alors la détermination des profils des «employeurs» mérite de plus en amples investigations. Ne serait-ce que pour savoir à qui auront affaires les travailleurs nationaux ? Et surtout quelle voie de recours possèdent-ils en cas de manquements aux engagements stipulés dans les « formulaires » remplis sur Casablanca. Encore plus, même si le transport des travailleurs « dépasse le cadre des attributions de l'ANAPEC », comme l'a souligné Chafik Rached, directeur générale de l'ANAPEC. Il a cependant précisé que des négociations sont en cours avec l'Office National des Aéroports (ONDA) et le ministère des transports. L'autre dépassement est d'ordre administratif. En effet, l'ANPEC se porte garant pour faciliter la délivrance des passeports. Et elle ne garde en sa possession que les copies des six premières pages du livret. Jusqu'à quelle étape, l'élasticité des compétences de l'Agence s'étendra-t-elle.