La stratégie mise en place par le conseil régional du Souss-Massa-Drâa commence à donner ses fruits en ce qui concerne l'indication géographique protégée (IGP). Rappelons que, l'Association marocaine pour l'indication géographique de l'huile d'argane (AMIGHA) a obtenu le 21 avril 2009 la reconnaissance de l'IGP Argane par la Commission nationale des signes distinctifs d'origine et de qualité au ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, en application de la loi 25/06. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a remis cette reconnaissance, le 27 avril, au président d'Amigha à l'occasion du Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM 2009). Dès lors Amigha a mis en place le dispositif technique pour accompagner les coopératives et les entreprises demandeurs de certification IGP Argane. Les premiers produits des coopératives certifiées l'indication géographique protégée (IGP) ont vu dernièrement le jour. Un aboutissement d'un long combat pour assurer la protection de l'origine, la traçabilité et la qualité d'argane. La mise en place de cette certification constitue une grande avancée pour le secteur des produits de terroir. L'IGP est opérationnelle puisqu'elle a été inscrite dans le registre de l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). L'engagement de l'Association marocaine pour l'indication géographique de l'huile d'argane (AMIGHA) dans la protection d'argane est un modèle à suivre pour les autres produits marocains. L'Amigha assurera sur le terrain le suivi et la formation au système de qualité IGP Argane. Il remettra à disposition des opérateurs le dossier permettant l'enregistrement de l'ensemble des données de la traçabilité et préparer le contrôle pour la certification. Celle ci sera réalisée par l'organisme de contrôle et de certification marocain : Normacert. Les produits de terroir sont nombreux au Maroc. Ils constituent une richesse qu'il faut juste savoir la mettre en valeur. En plus de l'IGP Argane, il y a aussi la mise en place de l'appellation d'origine protégée (AOP) Safran de Taliouine. Les objectifs attendus par la mise en place d'une AOP sont au nombre de quatre. Au niveau économique, il y a le maintien, au niveau local, de la valeur ajoutée générée par le produit, ainsi que la mise en place d'accords commerciaux équitables entre les producteurs locaux et les distributeurs de safran à l'étranger. Au niveau socioculturel, cette activité fait participer la majorité des producteurs et surtout les jeunes et les différents acteurs de la filière au processus de développement économique et social via la démarche AOP. Cette activité amène aussi la femme rurale à participer de plus en plus dans la gestion de la safranière. Il y a aussi la forte implication de la population locale dans la préparation des festivités liées au Festival du Safran. Sur le plan environnemental, le premier impact visible sera la prise de conscience progressive par les divers acteurs de la filière de la richesse biologique de la safraneraie. On peut rajouter aussi, que c'est une culture qui maintient la durabilité du système écologique. L'AOP Safran de Taliouine contribuera à protéger la réputation de ce produit de terroir, associé à une image de tradition, d'originalité et de qualité. Il est question aussi de développer une démarche qualité conformément aux recommandations du cahier des charges. Il s'agit également d'engager un processus de valorisation commerciale auprès des producteurs, professionnels de la distribution et des consommateurs. Et aussi de rapprocher les groupements de producteurs existants au sein d'une dynamique commune permettant de défendre les mêmes intérêts : produire mieux et plus, vendre la totalité du safran produit sur le marché national et international, répartir équitablement les gains de plus-value, rémunérer les prestataires de service d'appui technique et commercial. Il s'agit également d'étendre ces avantages, directs et induits, sur l'ensemble du territoire traditionnel de production de safran au profit de l'ensemble des familles concernées.