En Jordanie, l'arrivée du mois de Ramadan est une occasion pour faire revivre des traditions culinaires ancestrales. En fait, le menu des Jordaniens durant ce mois sacré n'a presque subi aucun changement. «Nos tables ramadanesques gardent toujours les mêmes plats. Nous continuons à manger presque de la même manière que nos grands-parents: la cuisine jordanienne accorde encore une importance capitale aux légumes frais, aux salades ainsi qu'aux produits laitiers», annonce Mme Manal Al-Sharif, l'ambassadrice du Royaume Hachémite de Jordanie au Maroc. Et d'ajouter : «c'est ainsi que le repas de la rupture du jeûne est composé d'une entrée froide ou chaude, d'une soupe et d'un plat à base de riz. Le «Fatouch» est une salade qu'on trouve sur les tables de toutes les catégories socioprofessionnelles. En plus de cette salade, les jordaniens adorent le «Hommos», «Kebbaj» et les légumes farcis, notamment la célèbre recette du Moyen-Orient, «Waraq Al-Inab» (les feuilles de vigne)». Le «Fatouch» est une salade particulièrement connue dans la région du Moyen-Orient. Ses ingrédients essentiels se limitent à des légumes (tomates, laitue, concombre), des morceaux de pain grillé, de l'huile d'olive, un peu de jus de citron et une pincée de sel et de poivre. Le «Hommos» est une entrée froide préparée à base de pois chiches. Spécialité connue dans cette région du monde, la «Kebba» est un vrai délice fait essentiellement de viande hachée. Mais, de toutes ces recettes c'est «Waraq Al-Inab» qui a le plus de succès sur la liste de la carte gastronomique jordanienne. «Ce plat est sans conteste le roi de la table aussi bien en Jordanie que dans les autres pays voisins. Généralement, on le prépare lors des soirées ramadanesques car cette recette est plutôt difficile à faire, surtout lorsqu'on sait qu'on doit accommoder une centaine de rouleaux !», dit-elle. «Waraq Al-Inab» n'est autre qu'une farce (riz, viande hachée et quelques épices ) enroulée dans une feuille de vigne trempée dans un peu d'eau. La farce peut être également à base de riz avec des légumes soigneusement râpées : dans ce cas le plat est appelé : «Yalangé». Côté pâtisserie, la cuisine jordanienne est appétissante. «Baklawa», «Ktaif», «Konafa», «Kouchaf»…la liste est longue. Les «Ktaif» est une recette que les Marocaines maîtrisent sa première phase de préparation. Il s'agit ici de «Beghrir» farcis de fromage blanc ou de quelques fruits secs grillés et concassés. C'est ainsi que l'on commence par faire de petites boulettes de cette farce qu'on mettra par la suite au cœur de chaque crêpe. Ensuite, joindre les deux côtés du «Beghrir» pour obtenir une forme de croissant. «Après, on met nos «Ktaif» au four quelques minutes et on les arrose de sirop ou de miel. On peut également les farcir avec des dattes», précise-t-elle. Par ailleurs, le repas jordanien traditionnel est essentiellement basé sur les produits frais (légumes, salades, fruits…). Les fins connaisseurs de la gastronomie jordanienne notent que cette cuisine est encore très influencée par la tradition bédouine. D'ailleurs, le «Mensaf», le plat national de ce Royaume, puise ses origines dans ce mode de vie. Fierté de la cuisine jordanienne, cette recette est composée d'agneau cuit dans du yaourt avec des herbes aromatiques et servi avec une grande quantité de riz. «Le «Mensaf» est bel et bien notre plat national. Sa préparation est plutôt facile et ne nécessite pas beaucoup de temps. En plus de la viande, les autres ingrédients sont le riz, le beurre ronce et un type bien précis de yaourt qu'on ne trouve qu'en Jordanie. En fait, nous sommes connus pour la diversité de nos produits laitiers et par la place qu'ont ces aliments-là dans notre alimentation. Pour la décoration, il faut prévoir une petite quantité d'amandes ou d'autres fruits secs», précise Mme Manal Al-Sharif. En fait, le «Mensaf» est en Jordanie ce que le «Couscous» est au Maroc. «La présentation de ce délicieux plat se fait d'ailleurs exactement comme pour le couscous. C'est ainsi que l'on sert le «Mensaf» dans un grand plat avec abondamment du riz à l'instar de cette recette marocaine appréciée toutefois par les jordaniens», tient à noter Mme l'ambassadrice. Mais, il n'y a pas que le couscous qui attire l'admiration en Jordanie, l'habit traditionnel marocain a désormais des fans dans ce pays. Le caftan et la djellaba ont reçu ainsi leurs lettres de noblesse auprès de certaines jordaniennes qui n'hésitent pas à faire le déplacement au Maroc.