«Toute l'équipe a été touchée par l'accueil chaleureux et nous avons été agréablement surpris par l'hommage du public marocain à la gloire du football argentin et mondial Diego Maradona. Ce témoignage nous a mis du baume dans le coeur et rempli de bonheur », a déclaré avec beaucoup d'émotion le sélectionneur de l'équipe nationale d'Argentine, Marcelo Bielsa. Des propos qui en disent long sur l'ambiance qu'a connue le match amical Maroc-Argentine, qui s'est déroulé mercredi soir. Deux heures avant le début de la rencontre, le coach Bielsa et certaines stars de l'équipe d'Argentine, dont Solari, nouveau joueur fétiche de l'antre Santiago Bernabeu, et son compatriote Gonzales, sont rentrés dans le stade pour vérifier l'état de la pelouse du terrain. Et ils étaient ébahis. C'est le moins que l'on puisse dire. Stade plein à craquer. Deux écrans géants et sur lesquels on voyait défiler des images du magicien Diego Armando Maradona, dans ses bons vieux temps, et avec comme message « La famille du football souhaite un prompt rétablissement à Diego Armando Maradona ». L'on imagine quel effet cela a fait sur ce génie du football, victime d'une attaque cardiaque et de problèmes pulmonaires, et qui, la veille, avait demandé à ses médecins l'autorisation de regarder à la télévision cette rencontre retransmise en direct sur la chaîne câblée «ESPN». Des images accompagnées de vagues mexicaines et des hollés espagnoles. Et ce n'est pas tout. Les 65 000 bouches acclamaient, comme une seule voix, «Diego» et «Argentina». Mercredi soir, c'était la messe du football au Complexe Sportif Mohammed V, relooké. Grands adeptes du ballon rond, grandes stars des deux côtés (Zaneti, Ayala, Solari, Kelly Gonzales, Saviola, Crespo, Naybet, Zairi, Chemmakh, sollicité par le club d'Ayala, le FC Valence, Kharja, convoité par la Juventus de Turin, Hadji, Mouha...)... Tout était grand. Il faut dire que le comité « Maroc 2010 » a pensé à tout. Rien n'a été laissé au hasard. Même les petits détails. Pelouse revue et corrigée, deux écrans géants, des gilets avec des petits drapeaux, portant le slogan «Morocco 2010», sécurité, facilitée dans l'accès au stade, animation au rythme du tango et du latino (projection du clip de Derham de « Jil Jilala » dédié à la candidature «Morocco 2010»), deux grands maillots qui représentent les deux équipes, avec numéro 10 pour celui de l'Argentine en hommage à Diego Maradona, du fair-play... Bref tout pour réussir ce grand coup médiatique. Car dans cette rencontre, l'enjeu pour le comité «Maroc 2010» était de conquérir le coeur de l'Amérique du Sud, qui compte quatre votants dans le comité exécutif de la FIFA. La réussite de ce grand rendez-vous, en attendant le 15 mai à Zurich, revient également à ce grand public qui n'a pas lésiné sur les moyens, venu nombreux de tous les coins du Royaume, Tanger, Al Houceïma, Sebta, Larache, Ktama, Marrakech, Lâayoune... pour encourager les «Lions de l'Atlas», mais aussi, et surtout, pour prouver au monde entier que le Maroc est une terre de foot et capable d'organiser le plus grand événement footballistique de la planète. Un tel engouement a fait monter les prix des billets sur le marché noir, allant jusqu'à 50 DH pour les gradins et 100 DH pour les tribunes. A six heures et demie, les spectateurs qui n'avaient pas de tickets sur eux étaient obligés de les payer deux fois leur prix normal. D'autres, même avec leurs billets, ont dû renoncer faute de places. Une telle ambiance, cela fait des années et des années qu'on ne l'a pas vue. Entre cette fête footballistique et l'hommage rendu aux « Lions de l'Atlas » à l'occasion de leur retour de Tunisie, il y a une grande différence. En clair, l'organisation était meilleure mercredi. Seul reproche : quelques heures avant le début de la rencontre, les gilets offerts par un opérateur coréen se vendaient à 5 DH la pièce. Ce n'est qu'après que les organisateurs se sont rattrapés pour les distribuer au public... gratos.