A 28 ans, ce designer confirmé a, à son actif, plusieurs réalisations notamment la Fulgura, première voiture dont la conception et l'exécution sont entièrement marocaines. Portrait d'un talent pas comme les autres. On ne décide pas du jour au lendemain de devenir designer. Il s'agit avant tout d'une affaire de passion mais surtout de talent. Un métier qui s'apprend et qui nécessite une culture visuelle immense. C'est en ces termes que Abdeslam Laraki, designer marocain et fondateur du cabinet Laraki design annonce la couleur. Un baccalauréat américain en poche, ce jeune homme a suivi des études de commerce consacrées par un MBA avant de s'inscrire en design dans les meilleures écoles européennes. A 28 ans, M. Laraki a son actif la première voiture de conception et de réalisation marocaines «La Fulgura». Une automobile extrême dévoilée au dernier salon international de Genève. «La conception d'une voiture a été toujours un rêve d'enfant», confie M. Laraki sur un ton de satisfaction. Ce projet a demandé huit mois de travail non-stop. La Fulgura sera présentée au salon international d'Abou Dhabi en septembre prochain. Elle prendra part au prochain salon de Genève dans sa version définitive. Lors de cette manifestions de grande envergure, l'équipe Laraki design dévoilera en avant-première un nouveau modèle moins extrême que la Fulgura. Au-delà du domaine de l'automobile, M. Laraki a fait ses preuves dans d'autres créneaux. On notera d'abord la conception d'un yacht «Harbour Quey» pour le compte d'une compagnie anglaise. Il s'agit d'un bateau hôtel cinq étoiles. Ce paquebot est d'une longueur de 144 mètres et dispose de 220 chambres. Il sera exploité sur la Tamise en centre de la ville de Londres. Laraki design est en train de négocier avec la même entreprise des projets de bateaux hôtels qui seront exploités notamment dans les ports américains. M. Laraki ne veut pas faire du design des yachts une spécialité. Loin de là. Il a d'autres projets en tête notamment en ce qui concerne le marché national. A ce propos, Laraki design n'est pas sollicité par les entreprises marocaines. Une telle situation et due à la culture dominante, selon laquelle les opérateurs préfèrent passer par un industriel qui n'est designer pour concevoir des nouveaux produits», estime M. Laraki. Et d'ajouter que «le processus normal dans l'élaboration et la réalisation dans ce domaine n'est pas respecté ». Le parcours du patron Laraki design est celui d'un entrepreneur qui a refusé des propositions internationales pour investir au Maroc. Son cabinet n'a rien à envier aux structures mondiales notamment en matière d'infrastructures technologiques et de compétences humaines. Son entreprise emploie aujourd'hui 16 personnes dont 12 travaillent en atelier.