Robert Assaraf, vice-président de Marianne, reprend un reportage dans le dernier numéro (8-15 septembre) de l'hebdomadaire parisien relevant la maîtrise d'un nouveau FLN par l'ex-premier ministre Ali Benflis, face à un FLN traditionnel conduit par Bouteflika en déroute. «Nous sommes sous les ordres du président, mais il y a une société civile, et c'est désormais à elle, non à nous, de gérer le pays dans l'avenir». Il s'agit d'une citation dans un reportage de l'hebdomadaire «Marianne» intitulé, par martine Gozlan: «FLN contre FLN». Le général «Toufik», patron des services secrets et ancien élève de l'école soviétique, comme tous les autres généraux algériens, refuse de s'impliquer dans le soutien de Bouteflika, à nouveau candidat aux élections présidentielles –«sauf nouveau déferlement islamistes»- dit-il. La situation est troublée par la série de suspensions de six journaux, pendant dix jours, précise Martine Gozlan. La cause ? Les dettes à l'égard des imprimeries publiques… «Résultat : tollé général, manifs de soutiens, retraités venant offrir la moitié de leur pension pour aider à honorer la dette de la presse. Et mise sous contrôle judiciaire du directeur du directeur du Matin, le quotidien le plus virulent». En réalité, les militants FLN soutenant Ali Benflis, ex-Premier ministre, conspuent Bouteflika: le FLN de Benflis contre le FLN de Bouteflika. Une lutte qui déchire l'ex-parti unique – marquant dans sa division-, comme le dit un journaliste algérien «l'inévitable implosion du régime. Nous vivons la fin d'un monde et la fin d'un règne». Mieux encore, l'ancien chef de la campagne électorale en 1999, Ali Benflis, puis chef du gouvernement, rend fou Bouteflika en voulant «l'évincer de ce qu'il croit, encore, être sa forteresse inexpugnable : la présidence». D'autre part, les pro-Bouteflika sont accusés sans cesse de corruption, dont le golden boy Khalifa qui a arrosé généreusement le pouvoir.` Maritime Gozlan a ajouté «chaque jour, l'opinion algérienne découvrait un nouveau scandale. Une opinion, par ailleurs, mise à l'agonie par l'effritement général de l'Etat». L'actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia a avoué: «la situation du pays fait peur, car elle ressemble à celle qui a prévalu à 1990». Bouteflika cherche des alliés, en arrosant de 20 milliards de dollars, la Kabylie, voire même en soutenant les islamistes de Ahmed Taleb Ibrahim et les confréries religieuses. D'où l'inquiétude d'Anissa Boumédiène, veuve de l'ancien maître de Bouteflika qui crie : «Je suis inquiète quand j'entends le général Lamari (chef d'Etat-Major) dire qu'il n'interviendra en aucun cas si Djaballah (leader islamiste) devait être président». Pour le directeur du Matin, Mohamed Benchicou, cite «Marianne», «la vraie lumière dans ce monde nocturne, ce fut l'alliance inédite des vieux maquisards et des jeunes reporters, venus l'applaudir à sa sortie du tribunal». En fait, l'opposition de l'Algérie devenue un pays exsangue -mais furieux- est, à présent, manipulé par un second FLN qui veut faire tomber Bouteflika. Car deux générations semblent réunies : «celle qui s'était battue pour l'indépendance et celle qui n'en a pas recueilli les fruits». Au-delà de cette conclusion, il demeure étonnant de voir un Bouteflika, dans une situation de désespoir de la société algérienne militante et d'échec probable pour ses prochaines élections, s'acharner à manipuler le problème du Sahara Marocain et à alimenter, en millions de dollars, un Polisario, militant de l'extrême-Gauche internationale dépassée. Sans compter, évidemment, l'essai de Bouteflika de conquérir le Lobby du gaz américain du Texas, en manœuvrant les plus importantes personnalités liées au Texas, contre le Sahara récupéré, dans la souveraineté définitive du Maroc que le monde international ne peut nier.