Algérie. Le huitième congrès du Front de Libération nationale (FLN) s'est ouvert mardi sur fond de spéculations de la presse quant à une éventuelle candidature du Premier ministre à l'élection présidentielle de 2004. Face aux différents commentaires récemment publiés par la presse algérienne, le secrétaire général du FLN et actuel chef du gouvernement a fait lundi une mise au point: «Ce congrès n'abordera pas la présidentielle de 2004, mais se contentera d'étudier de nouveaux statuts»! Pourquoi Ali Benflis a-t-il aussi vivement écarté sa candidature ? C'est la question que se posait mardi la presse du pays. «Si tous les responsables du FLN ne cessent d'affirmer que le rendez-vous de demain n'a pas inscrit à l'ordre du jour l'élection présidentielle (…), il est évident cependant que cette échéance occupe tous les esprits», commentait ainsi lundi la «Liberté». Selon «le Soir d'Algérie», ce 8ème congrès de l'ancien parti unique diffuse bel et bien des «senteurs précoces d'avril 2004». Le quotidien s'interrogeait mardi sur l'importance accordée à ce rendez-vous présenté par son responsable comme un simple examen des statuts. «La bataille, si bataille il y a, trouvera motif dans le renouvellement de l'encadrement du parti, le secrétariat général et le bureau politique, principalement». Pour le «Soir», cet «enjeu» influera «inévitablement sur le déroulement de l'échéance électorale à venir, la présidentielle en l'occurrence». Si Ali Benflis devait être reconduit au secrétariat général, cela introduirait «un nouveau paramètre à l'équation déjà complexe de la prochaine compétition électorale». Toujours d'après le quotidien, si M. Benflis est «postulant à la magistrature suprême, (…) le président Bouteflika, qui a fait savoir qu'il briguerait un second mandat consécutif, perdrait un soutien des plus pesants» et «aura un concurrent dont le parti jouit d'un poids électoral prépondérant». Le FLN, qui avait soutenu Abdelaziz Bouteflika en 1999, a en effet raflé la mise lors des dernières législatives du 30 mai 2002 (199 sièges sur les 389 que compte l'Assemblée nationale populaire), et lors du scrutin local de septembre. A cette analyse s'ajoute celle proposée le même jour par «le Jeune Indépendant» : le Premier ministre pourrait tout simplement annoncer son départ de l'exécutif ! Selon le journal, des « informations font état de la réception, il y a quelques jours par la Présidence, de la démission de Benflis». Et «le Jeune Indépendant» de commenter que plusieurs observateurs prêtent au «président de la République l'intention de changer de gouvernement afin d'entamer le dernier virage de son mandat», et de «rassurer (ses) futurs électeurs»… Plusieurs membres de l'exécutif auraient eu l'impression d'être «lâchés» par leur premier ministre, notamment lors de la grève générale organisée par la centrale syndicale fin février. Que celui-ci aurait «presque applaudi» ! Plus de 1.300 personnes, représentant toutes les régions du pays et la communauté émigrée, notamment en France, devaient en tout cas prendre part mardi à ce congrès. Ce rendez-vous, qui doit durer jusqu'à jeudi, a été présenté lundi comme celui du «rajeunissement» et de la «modernisation» des programmes du parti au pouvoir. L'auteur de ses propos, Ali Benflis, a réussi à impulser au FLN une ligne moderniste, en misant notamment sur les jeunes et les femmes, aux dépens de la vieille garde.