A l'approche des élections sénatoriales qui auront lieu jeudi prochain en Algérie, le FLN essaie de trouver les appuis qui lui permettront de demeurer au pouvoir. L'ancien parti unique s'est allié au parti de Louisa Hanoune. En prévision des prochaines élections sénatoriales algériennes, le Front de libération nationale (FLN) cherche des soutiens. Le parti du président Abdelaziz Bouteflika l'a trouvé chez le Parti des Travailleurs (PT). Louisa Hanoune, la dame de fer et la secrétaire générale du PT a accepté de s'allier à lui. Mme Hanoune a déclaré que le PT a donné un «accord de principe» au FLN pour créer une alliance, en prévision des prochaines élections. Ce scrutin aura lieu le 28 décembre où aura lieu le vote des grands électeurs pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. L'alliance entre le FLN et le PT indique que la coalition gouvernementale actuelle est en mauvaise passe. Le FLN, le RND et MSP ne font plus bon ménage. Le désaccord qui règne entre les trois grands n'est plus un secret pour personne. Cet accord a eu lieu, jeudi dernier, entre Djelloul Djoudi, député et secrétaire national chargé des élus au PT et Salah Goudjil, responsable du bureau politique du FLN. Par cet accord, 154 élus du PT voteront pour le FLN. La porte-parole du PT considère l'arrangement entre les deux partis comme étant «un seul accord politique conclu autour d'objectifs précis». «Nous nous entendons avec les FLN sur certaines questions comme la promotion du statut de la femme et nous sommes en désaccord sur beaucoup d'autres questions», a-t-elle ajouté. Pour la secrétaire générale du PT, cette alliance est un accord de courte durée dictée par la conjoncture. Rejetant ainsi une éventuelle «intégration d'un gouvernement qui privatise les entreprises publiques, licencie des travailleurs ou d'une manière générale, cultive le discours de la contradiction». Lors d'une conférence de presse à l'issue de la session ordinaire du comité central qui a eu lieu samedi, Louisa Hanoune a réclamé, en outre, le départ du ministre algérien des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar et celui de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. «Nous applaudirons le départ de ces deux ministres, car c'est une question de souveraineté», a-t-elle encore déclaré en ajoutant que «le départ de ces deux hommes serait un signal fort». L'opinion de Mme Hanoune est que ces ministres augmentent la crise sociale par une politique basée sur la privatisation et une mauvaise utilisation des ressources financières du pays. Elle a également fustigé la réforme du système éducatif par le LMD (Magistère, Licence et Doctorat) qui baisse le niveau scolaire des élèves et augmente le nombre des exclus du système scolaire. La dame de fer algérienne n'a pas oublié d'évoquer les mensonges du ministre algérien de la Solidarité nationale et de l'Emploi à propos du nombre d'emplois créés. «Il comptabilise, dans le million d'emplois prétendument créés, les recrutements provisoires d'un mois et le travail au noir. En 40 ans, l'État n'a créé que 760 000 emplois», a-t-elle précisé. Le PT qui a toujours été un opposant radical rentre donc dans les rangs et s'aligne sur la politique du parti au pouvoir. Quant au premier parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) qui traverse une crise interne, il a décidé de boycotter ces élections. Qui s'opposera donc au FLN lors des prochaines échéances électorales ? Louisa Hanoune, la dame de fer algérienne Louisa Hanoune est l'actuelle secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT). Ancienne militante à l'Organisation socialiste des travailleurs algériens, elle a été incarcérée pendant plusieurs mois sans jugement. C'est le cas pour une centaine de ses camarades de lutte qui militaient dans la clandestinité. Les fondateurs du futur PT étaient accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Le PT a été fondé en 1991 suite à la convocation d'un congrès. Les adhésions ont été nombreuses. Malheureusement, ce nouveau parti n'était pas bien vu par le pouvoir qui lui a mis des bâtons dans les roues. Notamment, quand le PT a dénoncé l'arrêt du processus électoral et appelé à un congrès national politique afin de trouver une solution à la crise sans exclure une quelconque partie du dialogue.