En Afrique du Nord, les projecteurs se braquent sur une rivalité militaire qui pourrait redéfinir les équilibres dans la région. Le Maroc et l'Algérie investissent massivement dans des technologies militaires de pointe, se lançant dans une véritable montée en puissance. Alger vient de mettre en service de nouveaux chasseurs russes Sukhoi 35, tandis que Rabat ambitionne d'acquérir les chasseurs-bombardiers américains F-35. L'Algérie a récemment intégré à ses forces aériennes le chasseur russe Sukhoi Su-35S, a fait savoir la plateforme spécialisée Africa Military. L'armée de l'air algérienne a inauguré son premier cycle d'entraînement opérationnel avec le Su-35S depuis la base d'Oum Bouaghi. Bien qu'aucune déclaration officielle ne confirme cet accord, des informations indiquent que l'Algérie aurait signé un contrat en 2018 pour l'acquisition de 24 exemplaires de ces chasseurs de nouvelle génération. Le Sukhoi Su-35S, couramment désigné sous le nom « Super Flanker » dans les milieux de l'OTAN, est un aéronef de génération 4++ dérivé du design emblématique du Su-27. Cet avion de chasse monoplace, propulsé par deux moteurs, se distingue par sa manœuvrabilité, rendue possible grâce à des moteurs à vecteur de poussée qui lui permettent d'effectuer des manœuvres complexes dans les cieux avec une agilité remarquable. Equipé d'un radar de pointe Irbis-E capable de suivre simultanément plusieurs cibles, il offre une polyvalence opérationnelle indéniable, intégrant une panoplie d'armements air-air et air-sol. Avec une vitesse maximale dépassant Mach 2 et une portée opérationnelle avoisinant les 1.500 kilomètres, il représente une avancée significative par rapport aux aéronefs antérieurs de l'Algérie, tels que les MiG-29 et Su-24. Selon le portail spécialisé, certains spéculent que l'Algérie pourrait lorgner vers le Su-57, un chasseur furtif encore plus récent. "L'introduction du Su-35S dans l'arsenal algérien a des implications notables pour l'équilibre des pouvoirs régionaux en Afrique du Nord et en Méditerranée. Le voisin de l'Algérie, le Maroc, exploite une flotte de chasseurs F-16, soutenus par les Etats-Unis, créant ainsi une dynamique compétitive. Les capacités avancées du Su-35S pourraient inciter le Maroc et d'autres acteurs régionaux à réévaluer leurs stratégies militaires, pouvant conduire à une augmentation des dépenses de défense ou des acquisitions pour maintenir la parité", a ajouté la même source. Elle a ainsi rappelé que le Maroc exploite les chasseurs F-16 Fighting Falcons, acquis auprès des Etats-Unis dans le cadre d'un contrat initié en 2008. A ce jour, le pays dispose d'environ 23 appareils de la version Block 52+, dont certains ont été modernisés aux standards Block 70/72 au cours des dernières années. La plateforme a également précisé que le F-16 est un chasseur multirôle de quatrième génération, caractérisé par son design compact, son moteur unique et son poids réduit par rapport au Sukhoi Su-35S. Réputé pour son agilité, il peut atteindre des vitesses allant jusqu'à Mach 2 et est équipé d'un éventail d'armements diversifiés, incluant les missiles AIM-120 AMRAAM pour les engagements air-air et des bombes de précision pour les frappes au sol. Les F-16 marocains se distinguent par leur polyvalence, adaptée tant aux combats aériens qu'aux opérations de soutien terrestre, faisant d'eux un pilier essentiel de la modernisation de l'armée de l'air marocaine, a-t-elle poursuivi. D'un autre côté, Africa Military a évoqué l'ambition du Maroc d'acquérir des chasseurs-bombardiers américains F-35. La dernière génération du chasseur multirôle F-35 est évaluée à environ 78 millions de dollars l'unité. Les analystes s'accordent à dire que le renforcement des relations entre le Maroc et les Etats-Unis pourrait faciliter l'acquisition de ce système d'armement avancé, conférant ainsi au Royaume un avantage stratégique significatif sur ses voisins en Afrique du Nord, a affirmé la même source. Récemment, des rapports médiatiques ont révélé que le Maroc s'achemine rapidement vers la concrétisation de ses ambitions d'acquisition des avions F-35 Lightning II de Lockheed Martin. D'après ces sources, le pays pourrait devenir le premier Etat arabe et africain à intégrer des chasseurs F-35 dans ses forces armées. L'accord envisagé, portant sur l'acquisition de 32 avions F-35 avec une valeur totale dépassant 17 milliards de dollars, constitue une avancée majeure dans la modernisation de l'armée de l'air marocaine, qui pourrait marquer un tournant décisif dans sa capacité opérationnelle et sa posture stratégique.