La grille des programmes télévisés durant le mois de ramadan est riche particulièrement en productions nationales. C'est le constat qui se fait chaque année. Sitcom, série humoristique ou dramatique, feuilleton, caméra caché, films…, les mêmes recettes, avec les mêmes ingrédients. Mais en fait, pourquoi nos deux principales chaînes de télévisions s'acharnent-t-elles à programmer le maximum de productions nationales durant cette période? Et qu'est-ce qui fait qu'on voit à chaque fois les mêmes visages? Cette année risque-t-on d'en voir de nouveaux ? Et la qualité? Mais en fait, que nous servira-t-on durant Ramadan 2009? Le moment de la rupture du jeûne est le créneau horaire le plus convoité. C'est à cette heure là que forcément tous les membres de la famille sont réunis autour de la même table. «C'est une vraie concurrence entre les artistes pour que leurs programmes soient diffusés durant le moment de la rupture du jeûne», a expliqué à ALM l'humouriste El Kahyari et d'ajouter : «C'est le seul moment où il est garanti que le public regarde même vaguement la télévision». Cette année, ce dernier revient sur Al Aoula avec une capsule de 8min, intitulée «Le guichet» aux côtés d'un lauréat de l'émission «Comédia show». D'autres révélations de cette émission seront à découvrir par le grand public durant ce mois sacré notamment Ghassan qui anime une capsule quotidienne de 5 min, un micro-trottoir «rigolo» intitulé «Camera Ghassan». Un amuse-gueule proposé par Al Aoula. Et comme plat de résistance, les téléspectateurs auront droit au sitcom Dar Alwarata marqué par la participation du comique marrakchi Abdeljebar Louzir qui revient après une longue absence de la scène. Outre l'humour, la première prévoit la diffusion chaque lundi, mercredi et jeudi en prime time (22h00), de douze longs-métrages marocains, tous des productions de la chaîne, indiquent les responsables de la programmation. La jeunesse est aussi présente pendant ce Ramadan pour souffler un vent de fraîcheur sur la deuxième chaîne. «Cool Center» est le titre du sitcom du jeune scénariste Mustapha Lasry et la réalisatrice Narjiss Najjar. Y participent des noms connus comme Amal Atrach, Asmaa Khamlichi, Malek Akhmiss, Mehdi Ouazani entre autres, ainsi que le mythique Abderraouf, toujours dans la course humoristique de Ramadan. «Ce sitcom déjanté, drôle et kitch mets en scène l'univers des centres d'appel et de la jeunesse marocaine, à travers une galerie de douze personnages principaux ainsi que plusieurs invités : comédiens, chanteurs et musiciens de la scène urbaine», a indiqué à ALM Mustapha Lasry. Et d'ajouter: «Nous avons essayé d'écrire des scénarios de qualité, de vraies histoires qui reflètent l'état d'esprit de la jeunesse et parfois leur schizophrénie, cela peut ne pas plaire à tout le monde, mais on a tout fait pour qu'il nous plaise à nous». Ce sitcom sera diffusé avant la rupture du jeûne. Après, la rupture, les téléspectateurs auront droit cette année aussi à Said Naciri dans «Nssib Lhaj Azzouz», où participent Dassoukin et son ancien partenaire Mustapha Zaâri. Le duo Saâdallah Aziz et Khadija Assad sont aussi de retour avec la série «Bent Bladi». Partage la vedette avec qu'eux le chanteur Hatim Ammor converti à l'occasion en comique de Ramadan. Mais outre l'humour, la deuxième chaîne prévoit également la diffusion de longs-métrages inédits. Il sera question de cinq téléfilms produits par la chaîne et qui seront diffusés chaque jeudi à 21h15, ainsi que quatre longs-métrages récemment sortis dans les salles nationales et programmés chaque mardi. Il s'agit notamment de «Number one» de Zakia Tahiri, «En attendant Pasolini» de Daoud Oulad Siyed, «Les cœurs brûlés», d'Ahmed Maânouni et «Argana» de Hassan Ghanja. Par ailleurs, la spiritualité sera aussi à l'honneur pendant ce mois sacré à travers la diffusion de cinq épisodes du feuilleton hebdomadaire dédié au grand mystique «Sidi Abderrahman elmejdoub», réalisé par Farida Bourkia. Et le rôle du héros est campé par un jeune lauréat de l'Isadac, Abdesslam Bouhsini. «J'ai voulu que le personnage de Sidi Abderrahman El Mejdoub soit interprété par un nouveau visage. Pour que le spectateur se focalise plus sur la personnalité et l'identité du personnage et moins sur celles de l'acteur», a indiqué à ALM la réalisatrice. Selon elle, la réalisation de ce feuilleton historique de 30 épisodes a demandé beaucoup de documentation, une implication et un travail de deux années. Sa diffusion hebdomadaire se poursuivra après Ramadan. Preuve que toute l'année est plus ou moins concernée par les productions télévisées nationales. C'est aussi dans ce dessin, répartir les émissions humoristiques sur toute l'année, que l'humoriste Hanane Fadili a interrompu la diffusion de son programme pour le reprendre après le Ramadan. «On voit, toujours les mêmes visages pendant ce mois parce qu'il n'y a tout simplement pas de jeunes talents à qui on donne l'occasion de prendre la relève», explique-t-elle. Et d'ajouter avec optimisme : «J'espère que cette année, on verra de nouveaux visages d'humoristes grâce au lauréat du Comédia show». Par ailleurs, selon Zouheir Zroui, chef du département d'antenne à 2M, la forte présence des productions nationales s'explique par le fait que la durée moyenne de la consommation télévisée augmente de manière considérable pendant ce mois. «Le prime démarre tôt, c'est-à-dire à partir de 18h00 et finit plus tard la nuit, donc il y a plus de case à remplir et il s'avère que les programmes de proximité sont les meilleurs pour ce faire», conclut-il.