Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu, vendredi au Palais Royal de Casablanca, Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques et Driss El Yazami, président du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), indique un communiqué du Cabinet Royal. Au cours de cette audience, les deux ministres et le président du Conseil ont soumis à la Haute connaissance de Sa Majesté le Roi les résultats des consultations élargies que le Souverain les avait chargés de mener au sujet de la problématique de l'avortement, avec l'ensemble des acteurs concernés. Ces différentes consultations ont montré que l'écrasante majorité penche pour la criminalisation de l'avortement illégal, à l'exception de quelques cas de force majeure, en raison des souffrances qu'il engendre et de ses répercussions sanitaires, psychologiques et sociales négatives sur la femme, la famille et le fœtus et sur toute la société, notamment : Premièrement : Lorsque la grossesse constitue un danger pour la vie et la santé de la mère, Deuxièmement : Dans les cas où la grossesse résulte d'un viol ou de l'inceste, Troisièmement : Dans les cas de graves malformations et de maladies incurables que le fœtus pourrait contracter. Partant de ce constat, Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes instructions au ministre de la Justice et des Libertés et au ministre de la Santé pour qu'ils coordonnent entre eux et associent les médecins spécialistes en vue de traduire les conclusions de ces consultations en un projet de dispositions juridiques. Ceci dans le but de les inclure dans le code pénal et les soumettre à la procédure d'adoption, et ce dans le cadre du respect des préceptes de la sainte religion islamique, tout en faisant prévaloir les vertus de l'Ijtihad, en s'adaptant aux évolutions que connait la société marocaine et à ses valeurs fondées sur la modération et l'ouverture et en tenant compte de son unité, sa cohésion et ses spécificités. Etant donné que la loi ne peut, à elle seule, lutter contre ce phénomène, Sa Majesté le Roi a insisté sur la nécessité de la sensibilisation, la prévention, la diffusion et la vulgarisation des connaissances scientifiques et d'éthique ayant trait à ce sujet afin d'immuniser la société contre les causes de l'avortement, souligne le communiqué.