«Les dirigeants arabes se sont mis d'accord sur le principe d'une force militaire arabe», a déclaré le président égyptien Abdel Fattah Sissi hier, dimanche, à l'issue de la réunion des chefs d'Etat de la Ligue arabe en sommet ordinaire ce week-end à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne. Cette force militaire conjointe devrait servir à combattre les «groupes terroristes», a précisé Sissi. Le président égyptien a également noté qu'une commission de haut niveau travaillera sous la supervision des dirigeants arabes afin de mettre en place les structures et les mécanismes de cette force. Si aucun détail n'a été présenté sur la composition de cette force militaire, il reste cependant peu probable que l'ensemble des pays arabes en fasse partie. Bien qu'aucune déclaration n'ait été faite à l'heure où nous mettions sous presse, le Maroc devrait sans doute y adhérer, puisqu'il prend d'ores et déjà part aux frappes de la coalition menée par l'Arabie Saoudite sur le Yémen. Cette coalition composée d'une dizaine de pays arabes bombarde depuis jeudi les positions de la milice chiite des Houthis, alliée à l'Iran, qui occupe une grande partie du pays et a renversé le pouvoir élu. Dans l'annonce qu'il a faite dimanche, le président égyptien a considéré ces opérations comme un test pour la future force conjointe arabe. Citant des responsables égyptiens, l'Associated press a rapporté que la force sera composée d'environ 40.000 troupes d'élite renforcées par des navires de guerre, des avions et des armures légères. Les dirigeants des Etats arabes étaient presque au complet ce week-end à Charm el-Cheikh pour le 26ème sommet de la ligue arabe. Sur les 22 pays formant la ligue, seule la Syrie n'était pas représentée. Une rencontre bilatérale a rassemblé le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane au président égyptien à cette occasion. Cette rencontre, qualifiée d'amicale par le chef de gouvernement, a été dédiée à l'examen des relations maroco-égyptiennes et des derniers développements de la situation dans le monde arabe.