Pour le PAM, le PJD appartient à l'organisation internationale des Frères Musulmans. Pour le PJD, le PAM et les autres membres de l'opposition sont des maîtres chanteurs. Ce sont là quelques exemples de la véritable «guerre» de déclarations et contre-déclarations entre les dirigeants du Parti de la justice et du développement et ceux du Parti authenticité et modernité. La confrontation est même en train de prendre une tournure beaucoup plus violente à mesure que la date des prochaines élections prévues en septembre prochain approche. Si le Parlement est devenu depuis longtemps déjà une tribune pour les responsables de deux formations pour régler leurs comptes, le PAM et le PJD mènent désormais la confrontation par médias interposés. La dernière sortie du secrétaire général adjoint et homme fort du PAM, Ilyas Omari, a relancé les hostilités entre les deux parties. Les observateurs expliquent cette confrontation par la fièvre électorale qui est en train de gagner la scène partisane. «La tension entre le PJD et le PAM est tout à fait normale puisqu'elle s'inscrit dans le cadre des échauffements, si je puis dire, des deux formations pour les prochaines échéances électorales prévues en septembre», explique Ahmed Bouz, politologue. Cependant, cette tension est en train de prendre une tournure disproportionnée. Au cours de leur dernière réunion hebdomadaire, les membres du bureau politique du PAM ont ainsi ouvert le feu sur le chef de gouvernement et secrétaire général du parti de la lampe, Abdelilah Benkirane. De leur côté, les responsables du PJD n'ont pas tardé à riposter. C'est Abdellah Bouano, président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, qui s'est chargé de le faire. Ce dernier a accusé les forces de l'opposition, y compris le PAM, de prendre des positions «visant à faire chanter l'Etat» notamment à travers l'annonce du boycott de l'opposition des réunions de la Commission centrale pour le suivi des élections. «Certains n'hésitent pas à utiliser tous les moyens pour ternir l'image des élus et responsables de notre parti», a affirmé le président du groupe parlementaire du parti de la lampe. Alors que Omari avait laissé entendre, il y a quelques semaines que des responsables du PJD avaient bénéficié à Rabat de lots de terrain, Bouano a profité de l'occasion pour rejeter ces déclarations. «Si ces accusations concernent le lot de terrain sur lequel a été bâtie la maison du membre de notre parti, Ahmed Réda Benkhaldoun, il faut savoir que ce lot appartenait à son père qui l'a vendu à notre collègue en 1996 alors qu'il n'assumait aucun mandat communal ou parlementaire», a-t-il fait savoir. Ce dernier a profité de l'occasion pour envoyer d'autres messages politiques à l'approche des élections du mois de septembre. «L'objectif de notre parti n'est pas de rafler tous les résultats des prochaines élections communales et régionales», a-t-il conclu. Pour rappel, certains responsables du PJD ont laissé entendre que le parti ne va pas couvrir la totalité des circonscriptions lors des prochaines élections.