Il était une fois deux partenaires commerciaux fidèles devenus aujourd'hui ennemis politiques jurés. Ce n'est pas un conte de Grimm mais cette situation décrit une réalité entre Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) et chef de gouvernement, et Ilyas Omari, secrétaire général adjoint du Parti authenticité et modernité (PAM). Il y a des années que les deux hommes faisaient du business papier mais les temps ont changé. Aujourd'hui, les deux responsables politiques sont engagés dans une confrontation politique ouverte. Mardi dernier, c'était au tour de Ilyas Omari de régler ses comptes (politiques bien sûr) avec Benkirane. A l'approche des élections, Omari a réuni les parlementaires de son parti dans les deux Chambres. Selon Hakim Benchamach, président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des conseillers, l'ordre du jour de la réunion contenait deux principaux points. Le premier concerne les préparatifs de notre pays pour les prochaines élections qui doivent avoir lieu dans les prochains mois. Le deuxième point est relatif à l'offensive menée par le chef de gouvernement contre le PAM. Mais en prenant la parole, Omari n'a pas hésité à dégainer en dévoilant quelques aspects peu connus des rapports entre le PAM et le PJD après les Communales de 2009. Il semble ainsi que Benkirane et Omari s'apprêtent à déballer dans les semaines et mois à venir les secrets entourant leur rivalité. D'ailleurs, les deux hommes s'étaient rencontrés en 2011 juste avant les élections législatives. Une rencontre dont le contenu est resté secret mais pas pour longtemps encore. Quant au débat sur les projets de lois organiques électorales, le PAM se dit prêt. «Notre parti est déjà prêt et nos mémorandums sur la question sont aussi finalisés. Nous attendons le démarrage de l'examen des textes», explique Benchamach. D'autres partis de l'opposition affûtent leurs armes. C'est le cas du parti de l'Istiqlal. Mardi dernier et juste après la très houleuse séance mensuelle de questionnement sur la politique générale avec le chef de gouvernement, le PI a décrété la mobilisation générale parmi ses parlementaires. En effet, les députés et les conseillers de l'Istiqlal se sont retrouvés ensemble dans une réunion consacrée à l'examen des projets de lois organiques relatifs aux régions, aux communes et aux provinces et préfectures. «Cette réunion commune entre de nos parlementaires à la première et à la deuxième Chambres porte sur la coordination de notre action à l'occasion de l'examen des projets de lois organiques relatifs respectivement aux régions, aux communes et aux provinces et préfectures qui viennent d'être soumis à la deuxième Chambre parlementaire. Nous avons présenté au cours de cette rencontre les grandes lignes sur les remarques et positions de notre parti quant au contenu des trois textes», a expliqué Bouamar Taghouane, membre du comité exécutif et coordinateur des élections au sein du PI. Et de poursuivre : «Nous avons constaté qu'un bon nombre des suggestions proposées par notre parti au gouvernement concernant notamment la composition des conseils préfectoraux et provinciaux, les prérogatives ou encore la tutelle, n'a pas été retenu». De son côté, le président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des conseillers, Mohamed Ansari, a critiqué la «déformation» de certaines propositions de son parti. «Nous avons convenu de créer une commission mixte chargée d'accompagner l'examen des projets de lois organiques au Parlement. Cette commission devra également préparer les amendements de l'Istiqlal concernant ces textes en coordination bien évidemment avec les autres composantes de l'opposition au sein de la Chambre des conseillers», a-t-il conclu.