Les Marocains peuvent se rassurer. Aucun cas d'Ebola n'a été enregistré chez les ressortissants africains résidant au Maroc. C'est ce qu'a déclaré mardi le ministre de la santé, El Houssine Louardi, à la Chambre des représentants. Si le Maroc est toujours indemne, le risque zéro n'existe pas. Le pays pourrait être touché par le virus à tout moment avec le maintien des liaisons aériennes vers les pays d'Afrique. Malgré le risque et la propagation du virus, le Maroc a maintenu ses vols vers les pays où sévit l'épidémie. Une décision courageuse qui a d'ailleurs été saluée par la directrice exécutive de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan lors de la 61e session du comité régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale à Tunis. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la santé, Abdelali Belghiti Alaoui, a fait savoir que le Maroc recevait chaque jour 310 voyageurs en provenance de ces pays. Ce dernier a rappelé que le Maroc suivait à la lettre les recommandations de l'OMS qui n'a émis pour l'instant aucune restriction de voyage ou de commerce vers ces pays. Rappelons à ce sujet que dans une note publiée sur son site Internet le 14 août dernier, l'OMS ne recommande pas d'interdire les voyages à destination et en provenance des pays touchés en raison du «faible» risque de transmission du virus au cours des voyages aériens. M. Belghiti Alaoui a reconnu que le Royaume n'est pas à l'abri de cette maladie de par les échanges qu'il a avec les pays touchés par le virus. Depuis le 1er avril, le Maroc a renforcé son dispositif de contrôle sanitaire aux frontières, en particulier à l'aéroport de Casablanca, principale plate-forme aéroportuaire pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Ce dispositif vise à prévenir l'introduction du virus sur le territoire national, à détecter les cas suspects et à prendre en charge les personnes touchées par le virus. Le dispositif de veille et de riposte contre le virus Ebola a été notifié aux professionnels de santé des secteurs public et privé. Une note circulaire du ministère de la santé relative à la procédure de détection et de notification d'un cas suspect de maladie à virus Ebola avait été émise le 3 octobre dernier aux professionnels de santé. Dans cette circulaire, le ministère appelle les professionnels de la santé à considérer comme cas suspects les patients qui répondent à deux critères, à savoir la fièvre supérieure à 38° isolée ou associée à des signes comme la faiblesse intense, douleurs musculaires, céphalées, vomissements, diarrhée et hémorragies ; mais surtout que le patient en question a séjourné, dans les 21 jours précédant le début des symptômes, dans l'un des pays touchés par l'épidémie (Guinée Conakry, Libéria, Sierra Leone ou Nigeria). Selon le dernier bilan de l'OMS, le virus Ebola aurait touché 8.914 personnes depuis décembre 2013 dont 4.447 décès. Les trois principaux pays touchés sont le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. A lui seul, le Liberia compte 2.458 morts sur 4.249 personnes touchées par le virus. Selon des experts de l'OMS 20.000 personnes pourraient être contaminées d'ici novembre si les mesures de lutte contre le virus ne sont pas renforcées.