Chaque fois que Brahim, originaire du douar Ouled Saïd, commune rurale El Msabeh, Caïdat El Garâani, province de Safi, se rendait au douar Hmida, non loin de chez lui, il rencontrait Mounira, membre de sa famille. Etant son aîné de dix ans, les deux ne jouaient pas ensemble quand ils se retrouvaient chez lui ou chez elle. Nous sommes en fin 2011. Brahim était alors âgé de 27 ans, et Mounira en avait 17. Un écart d'âge qui semble être normal pour leurs familles qui ont décidé de les réunir sous un même toit. Rapidement, les cérémonies de fiançailles et de la nuit de noces ont eu lieu et les deux jeunes mariés se sont retrouvés chez eux au douar Ouled Saïd. Brahim qui a rêvé depuis quelques années d'avoir un foyer semble être rempli de joie. Il est heureux d'être en compagnie d'une charmante épouse qui prenait soin de lui. Lui également prenait soin d'elle. En à peine deux mois, Mounira tombe enceinte. Le couple était au summum de la joie. Neuf mois plus tard, une fille est venue pour égayer leur foyer. Et depuis, tout a changé. Les comportements de Brahim ne sont plus comme avant. Ce jeune époux qui était sympathique, calme et toujours souriant est devenu très nerveux et agressif. Pour un «oui» ou un «non», il n'hésitait pas à violenter son épouse, Mounira, qui ne comprenait rien à ce changement imprévu et radical. Elle se réfugiait à chaque fois chez ses parents au douar Ouled Hmida. Ce sont les interventions des membres de leurs familles qui l'incitaient chaque fois de retourner chez elle, auprès de son mari, devenu insupportable. Son dernier retour remonte au samedi 11 juillet 2014, après avoir passé quelques jours chez sa famille. Et l'irréparable s'est produit trois jours après ce retour au foyer conjugal, qui a coïncidé avec le quinzième jour du mois de juillet et le dix-septième jour du mois de Ramadan. Brahim, qui s'est réveillé tard après le repas de Shour, s'est énervé. Sa femme, plongée dans un profond sommeil, n'a rien préparé pour le Shour. Et c'est le scandale. Il l'a violentée tout en l'injuriant. Ne supportant plus sa brutalité, elle a décidé de mettre fin à ses comportements violents. Vers 6 h du matin, alors qu'il dormait profondément, elle lui a donné deux coups de couteau mortels au niveau de la poitrine. Vendredi 18 juillet, Mounira a été traduite devant le parquet général près la Cour d'appel de Safi, poursuivie pour homicide volontaire avec préméditation.