La polémique grossit sur l'usage de la e-cigarette au Maroc. Bonne pour aider à arrêter la vraie cigarette. Mauvaise parce qu'on ne sait pas encore quels en sont les méfaits. Chacun y va de son savoir et de son commentaire. Et comme toujours, tout le monde pense avoir raison. Sauf que face à un sujet aussi délicat, qui, plus est, relève de la santé publique, mieux revenir à des fondamentaux. Que disent les chercheures ? Quelle est la position de la communauté scientifique ? A ce niveau les choses ne souffrent aucune ombre. Selon les experts, « la e-cigarette peut sauver des millions des vies ». C'est ce qui ressort du rapport de 53 scientifiques de renommée mondiale, tous reconnus pour la rigueur de leurs recherches, qui ont adressé une lettre aux responsables de l'organisation mondiale de la santé (OMS) leur demandant de ne pas « classer la cigarette électronique comme un produit du tabac ». La demande est justifiée par l'unique objectif de ne pas passer à côté d'une occasion pour des millions de fumeurs dans le monde pouvant arrêter de fumer en ayant recours à cette alternative électronique. Au Maroc, la e-cigarette s'est vite adaptée aux habitudes marocaines. On vapote facilement parce que d'abord c'est un effet de mode, mais pour de nombreuses personnes, fumeuses invétérées que nous avons contactées, la cigarette électronique est un allié « solide pour arrêter de fumer ». Lors d'une réunion de groupe autour de la e-cigarette, organisée, à Casablanca, le lundi 16 juin 2014, l'argument d'une fumeuse résume très bien la situation : « aujourd'hui je peux prendre mes enfants dans mes bras » affirme-t-elle. Plus de mauvaises odeurs dans les cheveux, de mauvaise haleine, des habits qui sentent la clope, cette femme a vu sa vie transformée depuis qu'elle ne fume plus, mais vapote. Même son de cloche pour ce quadra qui avoue respirer à pleins poumons, lui qui fume depuis plus de 25 ans, à telle enseigne qu'il ne reconnaissait plus l'odeur et le parfum des choses. Pour Ali Alaoui, directeur général de E-Klop au Maroc, la cigarette électronique est « très bonne pour un fumeur. Les non fumeurs ne doivent jamais y avoir recours ». Cela a le mérite d'être clair. Quand on fume, comme le soulignent de très nombreuses études aux USA, au Canada, en Australie, en Allemagne, et ailleurs, la e-cigarette apporte une nouvelle façon de gérer son addiction au tabac. Moins de risques, moins d'effets nocifs, moins de désagréments, c'est même une nouvelle hygiène de vie qui s'installe. Mais pour les gens qui ne fument pas, qui ne sont pas dans cette forme de toxicomanie de la nicotine, il ne faut jamais toucher la cigarette électronique. Autrement dit, la e-cigarette, pour une large partie de la communauté scientifique, est un remède thérapeutique, à la fois sur le plan médical et psychologique. C'est d'ailleurs dans ce sens, que E-Klop organise le 25 juin 2014, à Casablanca, une conférence, en invitant l'imminent tabacologue, Philippe Presle, pour lever le voile sur ce qui va ou ne va pas dans la e-cigarette. Une occasion d'informer, de poser des questions, de savoir quel rôle peut jouer cette nouvelle forme de cigarette, pour aider les gens à tourner la page tabac et éviter de graves maladies.