Les treize personnes poursuivies dans l'affaire Erramach ne bénéficieront pas de la liberté provisoire. La CSJ a rejeté, mercredi soir, les requêtes de la défense dans ce sens et auditionné trois magistrats et un rédacteur judiciaire. La Cour spéciale de justice (CSJ) poursuit l'examen du dossier de trafic de drogue international, plus connu sous l'appellation de l'affaire Mounir Erramach et compagnie. Mercredi soir, la CSJ a entamé l'audition de trois magistrats et un rédacteur judiciaire, poursuivis dans le même dossier, avant d'ordonner la convocation de cinq témoins dans cette même affaire. Après avoir rejeté les requêtes de la défense visant à accorder la liberté provisoire aux 13 personnes concernées, la cour a également décidé de reporter au 23 mars l'audition de deux autres magistrats, en liberté provisoire. A rappeler que les cinq magistrats sont poursuivis pour corruption et trafic d'influence. Un seul mot d'ordre paraît dominer chez les différents accusés :le rejet des accusations. Ainsi fut le cas du rédacteur judiciaire à la Cour d'appel de Tétouan, le dénommé Mohamed Haji, accusé de corruption, de divulgation de secret professionnel et de concussion. Il a nié avoir reçu des pots-de-vin de magistrats ou du dénommé Mohamed El Ouazzani alias Nini. Il a également nié l'existence d'une quelconque relation avec Erramach. Quant à ses relations avec les magistrats poursuivis, il a prétendu qu'elles ne dépassaient pas le cadre professionnel. Un autre mis en cause, poursuivi pour corruption, trafic d'influence et violation de la loi sur le change, a, lui aussi nié. Il a nié avoir reçu des pots-de-vin du dénommé Mohamed Khaldi, ancien président de la commune Ouled Frej, soulignant que les billets de banque confisqués (255 billets de 50 euros) est un dépôt tandis que le reste des sommes d'argent saisies fait partie d'un héritage familial. Il s'agit de Abdelkrim Zehouani, magistrat à la Cour d'appel de Tétouan. Son collègue à la même cour d'appel, le prévenu Abdeslam El Hajoui, accusé de corruption, de trafic d'influence et de tentative de corruption du dénommé Mohamed Haji, a également rejeté les faits dont il est accusé d'avoir accompli. De son côté, le mis en cause Abdellah Sallal, magistrat à la même cour, a affirmé n'avoir jamais remis de pots-de-vin à ce rédacteur judiciaire. Par ailleurs, il est prévu que la cour terminera au plus tard l'audition des personnes poursuivies dans le cadre de l'affaire Erramach la semaine prochaine. D'autre part, trois mis en cause, à savoir Mounir Erramach, Mohamed Yaâcoub, et Mohamed El Ouazzani alias Nini seraient transférés devant la cour d'appel de Tétouan pour répondre aux accusations relatives au volet du trafic international de drogue et tentative d'homicide volontaire. Les personnes impliquées dans cette affaire sont plus d'une trentaine dont de hauts responsables de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie royale et de l'Administration des douanes, ainsi que des magistrats, un greffier et des hommes d'affaires. Cela fait maintenant plus de sept mois lorsque des démêlés avaient eu lieu entre deux bandes d'individus à Tétouan. Un incident qui a permis aux enquêteurs de débusquer un réseau criminel opérant sous la houlette du dénommé Mounir Erramach qui a été déféré en compagnie de dix-sept autres personnes à la Cour d'appel de Tétouan pour « association de malfaiteurs, trafic de drogue à l'échelle internationale dans le cadre d'un réseau organisé, tentative d'homicide avec préméditation, détention d'armes sans autorisation et débauche». Depuis, l'affaire a pris une grande envergure compte tenu du nombre et des statuts de plusieurs personnes poursuivies pour différents chefs d'accusation.