Après la visite effectuée par SM le Roi dans les provinces du Sud, la presse algérienne s'est contentée de prendre le relais des communiqués geignards du «Polisario» par le biais de l'agence officielle APS. Certains journaux, dont « El Moudjahid » , « El Watan » et d'autres encore, ont publié plusieurs articles, la plupart étant inspirés de l'agence de presse des séparatistes, qui parle d' « expédition provocatrice » en se référant à la visite royale. Ou encore « Le Soir » qui publie une interview du chef des séparatistes, Mohamed Abdelaziz. Pourtant, il y en a un –antérieur à la visite royale – qui mérite pourtant qu'on s'y attarde. Car plein d'enseignements sur les motivations du président algérien. Il s'agit de celui intitulé « Bouteflika avait proposé au Maroc le partage du Sahara occidental : Les révélations de James Baker », de la journaliste Abla Chérif du quotidien algérois « Le Matin ». En voici de larges extraits : « 27 février 2002. Un communiqué présidentiel annonce l'arrivée ce jour-là du Président de la République dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf. Le Front Polisario se prépare à célébrer le 25e anniversaire de la proclamation de la RASD . Le geste est fort : Abdelaziz Bouteflika est le premier chef d'Etat algérien à se rendre sur les lieux depuis l'ère Boumediène. La symbolique l'est encore plus : cette visite intervient au moment où les relations algéro-marocaines enregistrent une vive tension depuis la publication du rapport du secrétaire général de l'ONU (…). Les spéculations vont bon train : manifestation du soutien aux Sahraouis, diversion, peut-être risque d'aggravation de la crise entre les deux pays. Selon le secrétaire général des Nations unies, l'Algérie, par la voix de son Président de la République, aurait donné son accord pour le partage pur et simple des territoires du Sahara occidental. (…) Le but de cette visite était d'informer les autorités marocaines que à son avis, l'Algérie et le Front Polisario seraient disposés à examiner ou à négocier une division du territoire comme solution au différend politique concernant le Sahara occidental. » (…). La presse marocaine se déchaîne à son tour et entame une campagne à travers laquelle l'Algérie est violemment prise à partie. Ce à quoi notre Président de la République réagit à son tour en publiant un communiqué, discuté en plein Conseil du gouvernement, pour réaffirmer le soutien total de l'Algérie au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Il joint le geste à la parole, et se rend deux jours plus tard dans les camps de réfugiés du Front Polisario.Bouteflika voulait-il éviter le scandale après le rejet catégorique des Marocains ? Son but était-il d'étouffer à la hâte l'affaire avant son retentissement, tant national qu'international ? Ou le Président de la République a-t-il soumis cette proposition à James Baker dans l'espoir d'amener le Maroc sur ses positions, ce qui implique sa disposition à renoncer à son soutien, comme il l'annonce, au droit à l'indépendance du peuple sahraoui ? La hâte du ministre algérien des Affaires étrangères à démentir l'information parue dans El Hayet, selon laquelle il se serait rendu à Tindouf uniquement pour faire diversion, pourrait être également prise en compte dans cette affaire. Restent les explications du Front Polisario ».