La Banque mondiale (BM) a lancé, mercredi à Tunis, la nouvelle stratégie régionale dans le secteur de la santé. Celle-ci définit des modalités d'intervention visant à établir des systèmes de santé équitables et responsables dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. «Notre stratégie d'engagement en faveur du secteur de la santé dans la région MENA vient à point nommé et répond aux aspirations des populations qui veulent plus d'équité et de responsabilité financière», a déclaré Inger Andersen, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. Lancé sous le thème «œuvrer pour l'équité et la responsabilité financière des systèmes de santé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», le rapport de la Banque souligne que les gouvernements des pays de la région affectent en moyenne seulement 8% des budgets nationaux à la santé, contre 17% en moyenne dans les pays de l'OCDE. Au Maroc, plus de la moitié de l'ensemble des dépenses de santé sont privées, ce qui limite considérablement l'accès aux soins pour les Marocains, notamment les pauvres, les personnes non assurées et les ruraux. La Banque mondiale note que seulement un tiers de la population dispose d'une assurance-maladie. Cette situation se complique du fait de la répartition, autant faible qu'inéquitable, des professionnels de santé : on compte seulement un médecin pour 1.600 habitants, contre un pour 800 en Tunisie et un pour 350 en Egypte, et ils pratiquent essentiellement dans les grandes villes. «En dépit des progrès considérables dans la santé publique du Maroc au cours des dernières décennies, notamment le recul de la mortalité maternelle et infantile, les indicateurs de développement humain restent en-deçà des résultats escomptés», a déclaré Simon Gray, directeur des opérations de la Banque mondiale dans le Maghreb. «La Banque mondiale est tout acquise à apporter son assistance au Maroc dans cette entreprise et à lui fournir une aide financière et technique pour relever les défis actuels et ceux qui se profilent à l'horizon», a-t-il noté.