Le chef de gouvernement est attendu le 19 juin à la Chambre des conseillers. Abdelilah Benkirane répondra aux questions des députés dans le cadre de la désormais traditionnelle séance mensuelle de questionnement. Une séance qui menace d'être, cependant, différente des autres. Si le numéro un de l'Exécutif a pu compter sur les groupes parlementaires de la majorité à la première Chambre pour le soutenir lorsque l'opposition a boycotté son passage, il risque de se retrouver seul à la deuxième Chambre. A en croire Abdelmalek Aferiat, député et membre du bureau de la Chambre des conseillers, un deal a été passé entre les partis de la majorité et ceux de l'opposition. «Les membres du bureau de la Chambre des conseillers se sont réunis avec les présidents des groupes parlementaires pour évaluer les séances de questionnement mensuelles qui constituent indéniablement un acquis constitutionnel. Les participants à cette réunion étaient unanimes sur le fait que le chef de gouvernement ne répond pas toujours aux questions et utilise le Parlement comme une tribune pour passer son discours aux citoyens», explique-t-il. Et de poursuivre: «Après un débat, nous avons convenu, majorité comme opposition à la Chambre des conseillers, de participer à la séance de questionnement le 19 juin. Cela dit, si M. Benkirane reproduit le même comportement nous allons prendre tous pendant la séance la décision qui s'impose». M. Aferiat n'a pas précisé de quelle décision il s'agit mais il semble bien que les députés pourraient bien quitter la séance avant sa fin. Reste maintenant à savoir si les groupes parlementaires de la majorité vont aller jusqu'au bout de leur deal avec l'opposition. Pour rappel, la majorité est minoritaire à la Chambre des conseillers. Elle ne compte que deux groupes parlementaires, en l'occurrence le groupe de l'Istiqlal et celui du Mouvement Populaire. Les deux autres partis de la majorité, à savoir le PJD (Parti de la justice et du développement) et le PPS (Parti du progrès et du socialisme) ne sont pas représentés à la deuxième Chambre. Depuis quelques semaines déjà, le bras de fer se poursuit entre l'opposition parlementaire et le chef de gouvernement autour de la séance mensuelle de questionnement. La répartition du temps de parole, le choix des sujets et le déroulement de ces séances sont les principaux points de discorde. A noter enfin que le sujet retenu pour la séance du 19 juin est le domaine forestier national.