Le passage du chef de gouvernement devant la Chambre des conseillers refait surface. Le grand oral de Abdelilah Benkirane, qui a été reporté une première fois, pourrait l'être une deuxième. Le bureau de la deuxième Chambre avait décidé de programmer la réunion le 27 juin mais une source au sein du bureau affirme qu'il n'existe encore aucune visibilité sur la tenue ou non de la rencontre. «La réunion a été programmée mercredi prochain mais nous ne savons pas encore si le chef de gouvernement viendra en raison de ses engagements dans d'autres événements, notamment à l'international», explique Abdelmalek Aferiat, conseiller membre du bureau de la Chambre. Si la date de l'événement n'est pas encore sûre, c'est que les deux parties, à savoir le gouvernement à travers le ministère chargé des relations avec le Parlement, et la Chambre des conseillers dominée par l'opposition, ne sont pas tout à fait d'accord sur le temps de parole accordé au chef de gouvernement et les différents groupes parlementaires. Pour sa part, le bureau de la deuxième Chambre parlementaire se cramponne toujours à sa même position. «Nous avons décidé d'adopter le principe de la parité entre le chef de gouvernement et les groupes parlementaires. Chaque groupe aura bien évidemment un temps de parole en fonction du nombre de ses membres», ajoute M. Aferiat. Et de poursuivre: «Le chef de gouvernement avait lui-même proposé lors de son dernier passage une parité du temps de parole, même si la réunion risquait de s'étaler sur de longues heures». Mais un autre sujet pourrait retarder encore le passage de M. Benkirane devant les conseillers. En effet, certains groupes considèrent aujourd'hui que les trois volets inscrits à l'ordre du jour, à savoir les prochaines échéances électorales, l'impact de la crise financière internationale sur l'économie nationale et la moralisation de la vie publique, sont aujourd'hui dépassés. Le gouvernement acceptera-t-il des changements à l'ordre du jour? Il semble en tout cas que les conseillers sont décidés à modifier les trois points arrêtés plusieurs semaines auparavant. Les syndicats qui sont représentés à la deuxième Chambre exercent une pression pour que la récente hausse des prix du carburant à la pompe soit ajoutée à l'ordre du jour. Une réunion des présidents des groupes parlementaires est prévue en début de la semaine prochaine pour statuer sur le sujet. Pour rappel, le passage du chef de gouvernement a été reporté une première fois en raison des divergences sur son temps de parole et celui des groupes parlementaires. Le gouvernement voulait adopter la même démarche avec la Chambre des représentants. Mais les partis de l'opposition, notamment le PAM (Parti authenticité et modernité), l'USFP (Union socialiste des forces populaires) et l'UC (Union constitutionnelle) avaient refusé. Le hic, c'est que le règlement intérieur de la Chambre des conseillers ne prévoit pas de dispositions sur ce sujet. Et pour cause, le règlement qui date de 1996 n'a pas encore été harmonisé avec les dispositions de la nouvelle Constitution entrée en vigueur en juillet 2011. En attendant la révision par les conseillers de leur règlement intérieur, ce blocage pourrait perdurer.