La récente décision du gouvernement d'augmenter les prix du carburant à la pompe sera certainement évoquée. Le chef de gouvernement s'exprimera ainsi pour la première fois sur ce sujet depuis son entrée en application le week-end dernier. Après un premier passage qui avait suscité différentes réactions à la Chambre des représentants, Abdelilah Benkirane sera l'hôte des conseillers à la deuxième Chambre aujourd'hui à Rabat. Si le chef de gouvernement a pu s'en sortir lors de sa première intervention devant les représentants, les choses pourraient se dérouler différemment avec les conseillers. Et pour cause, la composition de la deuxième Chambre est dominée par les partis de l'opposition (Parti authenticité et modernité, Rassemblement national des indépendants, Union socialiste des forces populaires et Union constitutionnelle) alors que les formations de la majorité gouvernementale (Istiqlal et Mouvement populaire sachant que le PJD et le PPS ne comptent pas de groupes) sont minoritaires. Ainsi, M. Benkirane pourrait passer des moments difficiles d'autant plus que les syndicats sont également représentés à la Chambre des conseillers. Le gouvernement a déjà inscrit trois points à l'ordre du jour de cette séance. «Les questions devraient tourner autour de la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption, l'impact de la crise économique internationale sur l'économie nationale ainsi que les prochaines échéances électorales», explique Mohamed Ansari, président du groupe Istiqlal à la Chambre des conseillers. Cependant, les partis de l'opposition devraient évoquer d'autres sujets avec le chef de gouvernement. «Il est vrai que trois points seulement ont été inscrits à l'ordre du jour, mais nous allons tenter de soulever des sujets d'actualité. Dans ce sens, nous avons programmé une réunion sur les axes de travail cet après-midi (ndlr : lundi 4 juin) avec les autres présidents des groupes parlementaires à la Chambre des conseillers», affirme Zoubida Bouayad, présidente du groupe socialiste. La récente décision du gouvernement d'augmenter les prix du carburant à la pompe sera certainement évoquée. Le chef de gouvernement s'exprimera ainsi pour la première fois sur ce sujet depuis son entrée en application le week-end dernier. Pour leur part, les représentants des syndicats interrogeront nécessairement le numéro un du gouvernement sur les résultats du dialogue social. Pour rappel, deux centrales syndicales, à savoir la CDT (Confédération démocratique du travail) et la FDT (Fédération démocratique du travail) avaient organisé, deux semaines auparavant, une marche baptisée : «Marche de la dignité» pour protester contre la politique du gouvernement. Ces deux syndicats avaient décidé par la suite de boycotter une réunion avec le gouvernement dans le cadre du dialogue social. Ces derniers devraient profiter de l'occasion pour soulever les points toujours en suspens concernant notamment l'application de l'accord du 26 avril 2011, les lois sur la grève et les syndicats et la réforme des caisses de retraites qui traîne depuis 2004. L'intervention de Benkirane vient dans le cadre de la session mensuelle consacrée à la politique générale devant les parlementaires en application des dispositions de l'article 100 de la Constitution. Il stipule que «les réponses aux questions de politique générale sont données par le chef de gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au chef de gouvernement». En mai, le chef de gouvernement avait connu son baptême de feu devant la Chambre des représentants. Il avait déclaré que le gouvernement est soucieux de la mise en œuvre démocratique et participative des dispositions constitutionnelles. «L'élaboration des textes y afférents requiert une mobilisation exceptionnelle de la part du gouvernement et du Parlement», avait-il souligné. Les réactions suite à son premier passage étaient mitigées. Les partis de la majorité avaient alors applaudi les réponses du chef de gouvernement alors que les formations de l'opposition étaient restées apparemment sur leur faim concernant pas mal de sujets. A noter que le gouvernement avait accordé un temps de parole égal pour les partis de l'opposition et ceux de la majorité.