Les réserves du parti de l'Istiqlal sur la présentation du rapport de la commission parlementaire concernant l'OCE (Office de commercialisation et d'exportation) n'ont pas suffi pour dissuader la deuxième Chambre du Parlement. Il semble même que le parti de la balance ait été lâché par ses alliés au gouvernement sur la question, ce qui suscite des interrogations sur la coopération de la majorité dans une Chambre parlementaire contrôlée par les partis de l'opposition. «Tous les groupes et groupements parlementaires à la Chambre des conseillers même ceux de la majorité sont d'accord sur la présentation du rapport de la commission sur l'OCE. Seul, le groupe istiqlalien a des réserves sur la question», affirme Abdelmalek Aferiat, député membre du bureau de la deuxième Chambre. Bien que les partis de l'alliance gouvernementale soient minoritaires à la deuxième Chambre, le parti de l'Istiqlal est le seul pour l'instant à remettre en cause publiquement l'utilité du rapport parlementaire sur cet organisme public. M.Aferiat affirme que la procédure a été déjà enclenchée et il n'est plus question de faire marche arrière. «La présidence de la Chambre a envoyé une correspondance au chef de gouvernement en respect de la procédure en vigueur selon laquelle le chef de l'Exécutif est tenu informé avant la présentation du rapport. Nous attendons la réponse de M. Benkirane avant de fixer une date pour la séance plénière», explique-t-il. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si le chef de gouvernement accélèrera la cadence du dossier même si l'une des principales composantes de sa majorité gouvernementale s'y oppose. Dans tous les cas, la majorité gouvernementale et le parti de l'Istiqlal savent qu'ils ont encore un peu temps avant la présentation du rapport sur l'OCE. A quelques semaines de la fin de la session parlementaire actuelle, le rapport ne sera probablement exposé à la rentrée d'autant plus que la Chambre des conseilles doit attendre le feu vert du chef de gouvernement. Pour sa part, le groupe de l'Istiqlal continue de répéter à celui qui veut l'entendre que le rapport ne peut pas être présenté puisque l'affaire est aujourd'hui devant la justice. Mais la question divise également au sein des partis de l'opposition et plus particulièrement au PAM (Parti authenticité et modernité). Des divergences ont fait surface entre le chef du groupe parlementaire du PAM, Hakim Benchemmach et le président de la Chambre des conseillers également membre du PAM, Mohamed Cheikh Biadilah. Les relations entre les deux hommes seraient très tendues en raison des désaccords sur la date de la présentation du rapport de la commission d'enquête présidée par Benchemmach. Pour rappel, la commission d'enquête sur l'OCE a été formée sous le gouvernement de Abbas El Fassi, mais très vite, l'enquête s'est transformée en une véritable confrontation politique entre le parti de l'Istiqlal qui menait à l'époque le gouvernement et le PAM qui était alors chef de file de l'opposition dans les deux Chambres parlementaires.