La séance mensuelle du Chef du gouvernement n'aura pas lieu ce mercredi à la Chambre des représentants comme prévu. Les partis de l'opposition revendiquent une gestion temporelle plus équitable. Adelilah Benkirane ne veut pas lâcher prise par rapport au partage du temps de parole lors de la séance mensuelle de suivi de la politique générale du gouvernement. La séance mensuelle du Chef du gouvernement de ce mois a été reportée. Objet d'un débat houleux au sein du Parlement, le déroulement de cette séance désenchante les quatre groupes des députés de l'opposition à la Chambre des représentants. Ils estiment unanimement que la séance, telle qu'elle a été ces deux dernières fois, représente un handicap majeur à l'accomplissement de leur mission. Partage de temps « Déjà à la dernière séance, nous avions émis des réserves sur le déroulement à commencer par le dispatching du temps. La moitié appartient au chef du gouvernement et l'autre est partagée par l'opposition et la majorité. Finalement, les partis de l'opposition ne disposent que de 7mn chacun. Comment pouvons-nous jouer réellement notre rôle d'opposition avec quelques minutes seulement alors que le chef du gouvernement en a plus d'une heure », déclare au « Soir échos » Ahmed Zaidi, président du groupe des députés de l'USFP. Un constat partagé par l'ensemble des partis de l'opposition qui se sont alliés pour revendiquer la révision de l'organisation temporelle de cette séance. « Nous estimons qu'il s'agit d'un acquis pour les parlementaires, mais nous estimons être en droit de disposer de 50% de la durée de la séance. L'autre moitié doit être partagée par le chef du gouvernement et la majorité venue, en principe, le supporter », ajoute Zaidi qualifiant la gestion actuelle de cet oral d' « aberration ». « Il y a une illogique dans ce partage du temps qui transforme la séance en un monologue de Abdelilah Benkirane alors qu'il devrait s'agir d'un dialogue constructif », insiste le président du groupe de l'USFP. Le niet de Benkirane « Nous avons estimé que les deux premières séances se sont inscrites à un processus de transition. Le gouvernement nous avait parlé de mesures d'exception suite auxquelles un règlement sera mis en place pour organiser ce genre de séance, mais nous constatons qu'il n'y a toujours aucun critère », précise Abdelilah Wahbi, président du groupe du PAM à la Chambre des représentants. L'opposition n'a pas encore réussi à convaincre le chef du gouvernement. Au cours de la réunion des groupes parlementaires avec le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, El Habib Choubani, hier au Parlement, ce dernier a refusé leur proposition estimant que le partage équitable suppose d'accorder 50% de la durée au chef du gouvernement et l'autre moitié a l'ensemble des députés qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition. Il a donc été décidé de reporter la séance à une date ultérieure. Un scénario qui rappelle celui que vient de vivre la Chambre des conseillers où le partage temporel a suscité une tempête. « Un consensus a finalement été trouvé. La séance du chef du gouvernement devrait avoir lieu le 7 ou le 8 août à la Chambre des conseillers, un tiers du temps sera accordé aux conseillers de l'opposition et de la majorité, alors que le chef du gouvernement aura droit à un tiers plus quinze minutes », indique Abdelmalek Aferiat, membre du groupe fédéral de la deuxième Chambre. Quant au sujet autour duquel s'articulera cette prochaine séance, il portera sur un seul volet lié au rapport national relatif aux objectifs du millénaire. La question des sujets a également été abordée par les partis de l'opposition à la Chambre des représentants qui semblent opter pour la « flexibilité ». «Pour nous, le plus important est de faire de cette institution un lieu de débat et de dialogue. Cette séance du chef du gouvernement doit apporter un plus et avoir une touche particulière dans l'avancement du processus démocratique. Un sujet ou deux seront suffisants à condition de ne pas se perdre dans les détails », souligne Chafik Rachadi, président du groupe du RNI à la Chambre des représentants. Et d'insister sur l'importance de faire de la séance du chef du gouvernement un passage unique au Parlement. Une séance pas comme les autres A quelques jours de la fin de l'année législative prévue le 12 août, le débat autour de l'interprétation de l'article 100 de la nouvelle Constitution fait rage. Cet article stipule qu'une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux questions des membres de celle-ci et aux réponses du gouvernement et que les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du gouvernement. Pour cela, une séance par mois est réservée mais le problème est que certains pensent que cette séance remplace celle des questions hebdomadaires. A présent, l'opposition revendique l'activation de l'article 101 de la Constitution imposant au chef du gouvernement de présenter devant le Parlement un bilan d'étape de l'action gouvernementale. * Tweet * * *