La commune rurale d'Aourir au Sud-Ouest d'Agadir se débat, depuis des années, dans des conditions déplorables. Cette zone périurbaine, lotie à longueur d'un site balnéaire des plus attractifs du littoral marocain, renferme des déficits déconcertants, en termes d'infrastructures et d'équipements les plus rudimentaires. Presque la totalité des douars qui constitue le tissu démographique à haute densité, vit dans un quasi enclavement, à l'image de Asern, Azioun, Tagadirt oufella, Tagadirt Izdar, Tamzait…, en particulier lors des précipitations durant lesquelles les populations se doivent de parcourir plus de quatre kilomètres à pieds, en pleine forêt pour faire le détour et parvenir à destination. On se souviendra, il y a un peu plus d'un an, des ravages monstrueux qui ont été occasionnés par les crues de l'oued Asserssif lors des fameuses inondations. La nécessité de construire un barrage collinaire est impérieuse afin d'enrichir la nappe phréatique, récupérer les flots d'eaux qui se perdent lamentablement dans l'océan, préserver les milliers de plantations, notamment le bananier, l'olivier, le palmier…et éviter aux citoyens le calvaire de ce fléau. Cette sorte de digue sauvegarderait, en effet, les ressources de vie en matière de ces cultures vivrières, en plus des revenus, pour certains, du bâtiment et de la pêche, seules activités dans ces patelins. Dans un autre registre, il s'avère indispensable et urgent de doter cette commune périphérique de réseaux d'assainissement, car il est insensé d'abandonner ces populations à leur misérable sort, avec plus de 10 000 fosses sceptiques qui affectent les puits, empestent les lieux et jettent les ruelles dans un marécage aussi nauséabond qu'inique. Par ailleurs, on déplorera également le placement de la haute tension électrique à proximité périlleuse des logements, en plus de la cherté des factures et l'utilisation excessive du bureau de règlement par huit communes avoisinantes, alors qu'il était exclusivement destiné par la commune d'Aourir et fondé par ses propres frais. Au plan du foncier, on ne cessera pas de s'indigner devant le retard inexplicable de la mise en fonction du plan d'aménagement, confié à un architecte depuis plus de cinq ans par l'agence urbaine, sans qu'il ne l'actualise jusqu'à présent, pour permettre aux citoyens de valoriser leurs terrains asphyxiés par cet atermoiement louche. Il est à déplorer pareillement le manque de structures infrastructurelles à caractère sportif, éducatif, culturel et ludique. Les aires de jeux et loisirs sont inexistants, en plus du manque cruel des parcs et espaces verts. S'agissant de la farine subventionnée, on relèvera que les responsables de cette opération réservent, sans vergogne, 10 tonnes pour la commune d'Aourir, alors que le reste du quota destinée à cette commune de 45 tonnes, est détourné à Agadir et ailleurs par des lobbys de cette matière vitale. Il faudrait donc envisager des points de vente dans des douars Ait M'hand, Tahnout, Alma, Aziun, Tamrout, Msern, Tagadirt Oufella, Tagadirt Izdar, Aguerdane, Tamzait, Asserssif…, en vue de rapprocher cette denrée alimentaire aux plus démunis, sans spéculation ni accaparement. Pour ce qui est de la formation professionnelle, il est raisonnable et logique de cibler les jeunes issus de ces zones pour maintenir l'égalité des chances. D'autre part, on ne cesse non plus de constater avec amertume le surpeuplement des établissements publics qui représentent, depuis belle lurette, des points noirs de ce secteur dans la préfecture. Les services de la santé sont de plus en plus indigents, à cause du manque du personnel médical et infirmier, ainsi que les soins les plus élémentaires. La situation est dramatique dans cette commune où la gestion échoue, une fois de plus, dans les mains de mentalités rétrogrades ne jurant que par le profit personnel issu des affaires maritimes. L'incompétence et l'incivisme sont donc de mise, alors que les intérêts des populations sont constamment bafoués et ignorés. Inutile enfin de répéter que les populations d'Aourir sont “en dehors” de la civilisation contemporaine, puisque jusqu'à maintenant ils n'ont pas droit aux chaines télévisuelles nationales. Sic.