«Pour aboutir à une région viable, sur les plans spatial, économique, culturel et développemental, une mise à niveau de tout son territoire, s'avère plus que nécessaire… indispensable. Une mise à niveau préalable qui met au devant de la scène la revendication d'une dette historique rappelant tout le manque en matière d'infrastructure à titre d'exemple». C'est le leitmotiv majeur qui est revenu ce weekend à Tinghir, dans toutes les communications et interventions des actrices et acteurs de la société civile relevant de la région Drâa-Tafilalet. Pour eux, la région n'a jamais été pauvre, mais appauvrie. Preuves à l'appui, ces richesses du sous-sol qui n'ont jamais profité à la population. Or, argent, zinc, manganèse, cobalt… n'ont jamais servi la cause de développement de ces régions. Les gens vivaient dans de lamentables conditions sociales et économiques, alors que d'importantes richesses minières s'expatriaient devant leurs yeux impuissants. La journée d'étude, organisée à l'initiative de quatre tissus associatifs de Zagora, Ouarzazate, Errachidia et Tinghir, a ainsi été une occasion pour se pencher sur plusieurs questions relatives à la régionalisation. Le constat de l'état des lieux des infrastructures (écoles, hôpitaux, loisirs…), investissements… est certes désolant, étant donné les déficits enregistrés dans ce cadre, mais toujours est-il possible de revendiquer cette dette historique envers l'Etat qui n'aurait pas, selon les deux cent participants, pas misé adéquatement pour la satisfaction d'une région qui a toujours compté parmi ce qui était convenu «Maroc inutile». «Venu le temps de se prendre en charge, mais préalablement à tout, l'Etat devrait consentir des efforts colossaux pour tirer vers le haut les grands comme les petits indicateurs en matière de développement de la région», a déclaré Ahmed Chahid, du réseau de Zagora pour le développement «RAZDED». Répartis sur cinq ateliers, les participants ont ainsi débattu de plusieurs sous-thèmes en l'occurrence le «volet culturel…diversité et unité», «Les médias régionaux : levier de développement», «Quels rôles pour la société civile dans la région proposée ?» et le « rôle des collectivités locales dans la prochaine région», ainsi que «la région Drâa Tafilalet, quelles conditions d'élan ?». Pour eux l'existence d'un tronc culturel anthropologique commun est un atout à mettre à profit pour réussir le challenge de la nouvelle région. Si Tinghir, Zagora, Errachidia et Ouarzazate ont expérimenté la liaison à d'autres grands pôles urbains, tels que Meknès, Agadir, Marrakech, l'heure est venue pour se prendre en charge. La société civile devrait jouer un rôle prépondérant à ce niveau, avec des rôles qui doivent se voir constitutionnalisés : encadrement, sensibilisation, plaidoyer, formation, proposition, réflexion, études, contrôle, accompagnement et participation à la chose publique locale. « Si les rôles de la société civile doivent être constitutionnalisés, l'on devrai aussi penser à la constitutionnalisation de la démocratie participative et d'un conseil supérieur pour la société civile dans toutes les instances de la gouvernance nationale…un conseil qui doit respecter les principes de Paris en matière de décision et d'indépendance », fait préciser Moulay Ahmed Laâmrani, acteur associatif de Kelâat Mgouna. Reste seulement à revoir et à développer le mode de coordination des tissus associatifs de la région, pour pouvoir faire face efficacement aux défis avenirs. Elouizi Mustapha Tourisme à Ouarzazate Les professionnels sont optimistes A Ouarzazate, les professionnels sont optimistes. Et pour cause, les statistiques des trois premiers mois de l'année 2011 sont prometteuses. Le nombre estimé de nuitées réalisées dans les établissements d'hébergement touristique classés, durant les trois premiers mois de l'année 2011, a connu une augmentation de +7% de ses nuitées par rapport à la même période de l'année 2010. La conjoncture reste pourtant difficile, ce qui nécessite des efforts colossaux de la part des représentants des professionnels. Le Conseil provincial de tourisme (CPT) organise, tout au long de ce mois de mai un programme d'animation au niveau de l'aéroport d'Ouarzazate, et accueille des représentants d'agences de voyage de Hollande, Allemagne, Belgique et de France… pour mettre davantage la lumière sur un produit diversifié, riche et charmant. Le mois de mars est resté, cependant, en deçà des attentes. Selon les statistiques du département du tourisme, les catégories d'hôtels classés 3*, 4*, et les HC ont cumulé 70 % des nuitées totales enregistrées à Ouarzazate pour le mois de mars 2011. Ces catégories d'hôtels ont affiché des résultats négatifs en terme de nuitées en comparaison avec mars 2010 (-33% pour les 3*, -11% pour les 4* et -4% pour les HC). Pour le mois de mars 2011, le taux d'occupation des chambres des établissements d'hébergement touristique classés a connu une baisse de 5 points par rapport à la même période le l'année 2010. Toutefois, ces chiffres devraient être pris avec beaucoup de précaution, puisqu'une grande partie des touristes ne passent pas par ces circuits traditionnels. Gîtes, auberges et maisons d'hôtes ainsi que bivouacs non classés accueillent de grands nombres de touristes, sans qu'ils soient pour autant comptabilisés par le département du tourisme. Au terme des trois premiers mois de 2011, le taux d'occupation des chambres des établissements d'hébergement touristique classés à Ouarzazate a reculé de 2 points par rapport à l'année précédente. La baisse enregistrée pour le mois de mars 2011 au niveau de la ville d'Ouarzazate (-8%) s'explique principalement par la régression des nuitées réalisées par les résidents (-11%) et les non résidents (-8%), en particulier les français (-14%). Cette baisse a été atténuée par l'augmentation des nuitées réalisés par les autres marchés : allemand (+17%), anglais (+63%), La hausse des nuitées (+7%) enregistrée au cours des trois premiers mois de 2011 s'explique par la bonne performance enregistrée par les résidents (+14%) et les non résidents (+6%), en particulier les français (+10%), les allemands (+20%) et les anglais (+16%). S'il y a une remarque à faire, c'est que les marchés non traditionnels enregistrent des chiffres positifs, notamment le marché allemand qui commence à découvrir la région d'Ouarzazate. Un éductour au profit de professionnels allemands a été organisé récemment à l'initiative de l'ONMT, pour permettre un échange de connaissances, d'information et permettre de nouvelles perspectives professionnelles entre les deux marchés. C'est dire que la diversité des marchés émetteurs reste un atout majeur pour la destination. Anas Azizi Poésie L'Innommable Texte dédié aux âmes innocentes, victimes de l'ignoble et barbare crime perpétré a Marrakech, en pleine Jamaa Lafna, espace mythique par excellence, au coeur du Maroc, mon pays blessé. On traverse le trottoir Où, un soir L'on étale la mémoire, Pour offrir aux sens La splendeur mythique Des mots aux senteurs De paix et de tolérance, Quand de son bec de hibou, L'Innommable, Au regard hagard mais malin, Menace d'écrire sur les nuées, En usant de mon sang, Les noms de l'horreur Comme une déchirure saignante Gravée sur le front de l'humain en nous. A qui t'adresses –tu Quand ta voix hulule ? Puisque Sur les murs délavés Des cris et des pleurs dénoncent tes visages cachés? On traverse un soir La vie d'un millénaire Qu'exhale la bravoure des ancêtres Aux senteurs de romarin A l'aura d'Azir et de menthe Et l'on prête l'oreille, Las et sans appétit, Attristé et affligé, Aux explosions qui chassent la vie de nos corps Nous accusent d'être innocents, Et surtout…heureux du printemps. Le présent trahit toutes les saisons Aura-t-il encore Une excuse à défendre? On traverse un matin Cet espace fini Qui parle d'un infini Dans le recueillement des Saints, Et l'on se prosterne, Fidèle, A la parole que, de la mort, Nous apprend la vie, Le jour de la naissance : Notre vie ne peut jamais être qu'humaine ou rien. Même, Terrassés de douleurs, Hantés de peurs, Je panserai mes blessures Avancerai encore, Pour que de l'abyme que tu sèmes Renaisse et fleurisse la vie. De loin tu me viens, Ö Innommable Tu n'as jamais été des miens. Puisqu'on n'est… Qu'humain ou pas humain. (1) Azir: Le romarin en tamazight Mohamed Agoujil Colloque à Errachidia Du post-colonialisme à la faculté polydisciplinaire «Critique des systèmes culturelles et études postcoloniales : pour une rénovation de la théorie critique» est le thème d'un colloque international qui sera organisé les 24 et 25 Mai courant à l'initiative de la Faculté Polydisciplinaire d'Errachidia. Le colloque qui a pour objectif d'actualiser un certain penchant sur la théorie postcoloniale, entend ouvrir la voie devant plusieurs chercheurs de présenter leurs études, contributions en la matière, mais aussi de les partager et de les confronter à d'autres visions dans le même domaine. La Théorie Postcoloniale repose sur l'analyse de la littérature, la philosophie, l'histoire, et l'anthropologie quand qui sont reliés au problème de l'autre non-européen (altérité). La théorie postcoloniale, qui domine les études philosophiques et la critique littéraire occidentale dernièrement, a mis en question à la fois l'écriture de l'histoire de l'autre. L'image de l'autre dans la littérature occidentale et l'imaginaire occidentale, et le problème de l'identité comme production de la rencontre entre Occident et Orient. L'objectif du postcolonialisme consiste à combattre les effets du colonialisme sur les cultures, l'analyse de contexte politico-culturel à la lumière des effets de regard de l'autre. Ce colloque se propose de réfléchir sur plusieurs thèmes et de soulever de nombreuses questions dont «Les concepts clef du PC : différence, altérité, identité, exotique, l'autre anthropologique, l'autre orientale, «le fardeau de l'homme blanc», hybridité, ambivalence, les différences culturelles, le choc des civilisations, le nationalisme…. Plusieurs précurseurs de cette théorie et qui ont fait les beaux jours de cette vision intellectuelle seront revisités dont Jacques Derrida, Michel Foucault, Edward Said, Spivak, Womi Bhabha et Aijaz Ahmad... Il sera ainsi propice de présenter de manière critique la théorie du model postcolonial (comparaison avec le Marxisme par exemple), la littérature postcoloniale : reflet du postcolonialisme et réaction de la littérature occidentale, le problème de la représentation de l'autre. Les participants de plusieurs nationalités feront appel à plusieurs livres et études sur ce sujet écrits par de grands penseurs tels Frantz Fanon : «l'expérience coloniale et le trauma psychique chez le colonisé», Edward Said : «l'étude de l'orient et le discours orientaliste», Spivak, «le subalterne est-il capable de se représenter ?», Bhabha : «l'ambivalence du discours postcoloniale. (Le postmoderne et le postcolonial)», et Anouar Majid : «le penseur postcolonial et les limitations de la représentation». A-A Le gouverneur et les petites gens d'Amellagou Amellagou vit depuis 2010 au rythme des sit-in et des marches de revendications et des pétitions pour l'amélioration des conditions de vie. Les habitants de cette commune rurale qui compte parmi les plus pauvres du Maroc et les plus marginalisées de la province d'Errachidia, ne comptent pas arrêter ce mouvement. Fin du mois avril 2011, ils ont été reçus par le gouverneur de la province d'Errachidia. Les petites gens d'Amellagou n'avaient aucunement mâché leurs mots. Les conditions lamentables dans lesquelles ils vivent ne le leur permettent déjà pas. En présence de grandes potentialités naturelles dont regorge Amellagou, l'état des lieux et les perspectives devraient normalement être différentes du constat actuel où le manque flagrant d'infrastructures de base reste patent. D'ailleurs, Amellagou vient juste récemment d'être désenclavé grâce à une liaison bitumineuse des côtés de Rich, de Tadighoust et de Tinghir. Les besoins urgents des habitants d'Amellagou présentés devant les chefs des services extérieurs par le président de cette commune, Hammou Allali et qui sont au nombre de 25 doléances formulées par le conseil, reflètent la vulnérabilité des infrastructures d'irrigation, l'absence de barrages collinaires, de murs de protections, des puits, de l'adduction en eau potable du centre d'Amellagou et des ksour avoisinants, curage et construction de seguias pour faciliter l'irrigation des olives et amandes, source d'amélioration du pouvoir d'achat de la population autochtone. Outre ses revendications les conseillés d'Amellagou ont demandé au gouverneur et aux chefs de services extérieurs que leur commune est dépourvue de passage entre les ksour, surtout le tronçon de 17 km vers le ksar Idmouma, considéré non prioritaire par les services centraux de l'équipement. Volet santé, les conseillers, qui ont tiré en longueur leur discussion sur ce point pour mettre sur table les manquements de la délégation de la santé, ont souligné que cette dernière ne porte aucun intérêt à leur localité. Ils ont appelé à ce qu'une femme médecin soit mise à la disposition d'Amellagou, en remplacement de celle actuellement en congé de maternité, sans oublier que l'infirmière affectée au centre d'Idmouma, n'a jamais mis les pieds dans ce centre. A cet effet, il est à signaler que la commune d'Amellagou est connue par la production des amandes, des olives, du miel de qualité, du romarin et d'autres cultures médicinales qui nécessitent des efforts de la part des habitants pour améliorer les recettes de leur commune tout comme le tourisme de montagne, sports d'hivers, ski et escalade auxquels, la délégation de tourisme, porte un intérêt très particulier afin de rendre cette commune une destination touristique nationale et internationale de grande envergure. Aziz Laâfou Zagora/Poésie Le Forum national Ahmed Bouzfour : un moment de création Et de dix pour le Forum national Ahmed Bouzfour du récit. Organisée du 6 au 8 mai à Zagora, à l'initiative du «Club de la marge nouvelliste», il a cette année choisi le thème «Dix années d'écriture et de création : prégnance dans la mémoire et le lieu». Cette édition a constitué un véritable moment de création. Plusieurs nouvellistes de renommée, aux côtés de jeunes talents, présents à cette édition ont goûté au verbe magique, à la prose ensorcelante et aux métaphores imaginaires. Cette rencontre, il faut le rappeler coïncide avec le dixième anniversaire de la création du club, indique un communiqué des organisateurs. «Nous avons beaucoup travaillé pour consacrer un tel rendez-vous et permettre ainsi aux jeunes nouvellistes de Zagora et d'autres villes encore de s'épanouir et donner le mieux d'eux et d'elles-mêmes», a indiqué Abdelaziz Rachidi, l'un des fondateurs de cette instance littéraire. Lors de cette édition, le «Prix Ahmed Bouzfour des jeunes nouvellistes dans le monde arabe» a été remis à la jeune créatrice Naoual Laghnam. Le programme de 10ème édition avait également compris, l'organisation d'un colloque autour du thème «dix années d'écriture et de création». A-A