Le Conseil Economique et Social n'attendra pas la constitution de ses commissions permanentes pour entamer ses travaux sur les sujets qu'il a estimés prioritaires, a déclaré son président au cours d'une conférence de presse, hier à Rabat. Le C.E.S commencera dès lundi ses discussions sur le premier sujet en importance de son programme de travail : l'emploi des jeunes et leur inclusion dans le tissu social et productif. Il a laissé entendre que l'économie verte pourrait ouvrir de larges perspectives à cet égard. Chakib Benmoussa qui a également donné au cours de cette rencontre un aperçu sur le statut et le rôle du C.E.S, a en outre affirmé que le Règlement intérieur de l'institution a été adopté jeudi. Il a estimé qu'en regard de ce qu'il en est ailleurs dans le monde, les attributions du conseil sont larges qui englobent des domaines aussi essentiels que l'économique, le social, la formation, l'environnement et la culture. Il a précisé que bien que ne disposant pas d'un pouvoir exécutif ou législatif- en ce qu'il a simplement des attributions consultatives-, le CES est non seulement habilité à donner son avis et à fournir des études et des analyses sur les sujets les plus variés, mais encore que ces avis sont publiés au Bulletin Officiel. Ce qui, a-t-il dit, leur donne un pouvoir moral indéniable. Au vrai, a-t-il affirmé, la saisine du conseil peut être engagée à l'initiative du gouvernement ou du Parlement, comme elle peut être le fait de l'institution dans le cas où elle décide d'elle-même de connaitre du sujet qui lui semble requérir son attention. Benmoussa voit dans cette latitude donnée au C.E.S, un des traits de son autonomie d'action. L'autre étant sa structure représentative de toutes les catégories sociales, laquelle en étant confortée par le souci d'assurer à la composition des commissions la diversité qui leur éviteraient d'être plus attentives aux préoccupations spécifiques d'un groupe donné, rend , selon lui, la réflexion de l'ensemble plus libre. Chakib Benmoussa qui s'est prêté au jeu des questions et réponses sur la rentabilité de la nouvelle institution a estimé que si le C.E.S ne produisait dans l'année qu'un ou deux avis pratiques dans les domaines de réflexion qui sont les siens, il aurait alors couvert ses frais d'exploitation. S'agissant de son double-emploi avec d'autres institutions, il a dit que le domaine d'intervention du conseil est déterminé par la loi et que les études qu'il serait appelé à réaliser le seraient plus en complément de ce qui existe, que suivant une méthode qui pourrait conduire à la redondance. Il a déclaré que le C.E.S est attentif à ces risques et , il a laissé entendre qu'ils ont été pris en compte par l'assemblée générale qui a approuvé le programme d'action en retenant comme sujet prioritaire la charte sociale et la gouvernance en même temps que ce marché du travail qui l'amènera dès le début de la semaine prochaine à examiner la question de l'emploi des jeunes et les politiques de formation et de reconversion, les politiques d'inclusion des jeunes par la culture, l'économie verte et l'offre de travail, les politiques sectorielles et leur cohérence et impacts.