Valeurs citoyennes, réhabilitation des partis ou encore révision des méthodes de gestion de la chose publique et démocratie participative… le forum organisé mercredi à Salé par l' «Association Salé de l'Avenir » - groupement qui rassemble les bonnes volontés par delà leur appartenance politique, selon Ismail Alaoui, son président- a usé de mots peu familiers à l'oreille pour débattre du rôle de la société politique et civile dans la défense des valeurs citoyennes et démocratiques. Ce mot de défense est d'ailleurs de circonstance dans le contexte que traversent les affaires du Maroc, cible d'attaques contre l'unité de son territoire et objet de menaces concernant ses acquis démocratiques, ont estimé des inter venants. En fait, ont-ils laissé entendre, les vents du contexte international sont si contraires et les enjeux si déterminants, qu'il y a urgence à serrer les rangs afin de leur opposer un front uni. Des moyens d'arriver à former cette ligne de défense commune, il sera longuement question dans l'exposé du Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme qui, prenant appui sur la Marche de Casablanca, a invité à une conscientisation du citoyen et à son encadrement politique. Comme ce travail est dévolu aux partis dans les sociétés démocratiques, il a ainsi appelé à une réhabilitation de ces derniers par le biais de leur dotation des moyens nécessaires à leur action dans un contexte de vie publique assainie et moralisée. Pour Nabil Benabdallah en effet, sans l'action des partis, même les volontés populaires les plus sincères ne sont pas immunisées contre les dérives qui pourraient éventuellement éclore sur une mauvaise perception des réalités. Il a alors eu cette pressante invite : Le Maroc n'a que l'argument de la démocratie à opposer à ses riches contradicteurs ; il faut donc d'autant plus renforcer le champ des libertés publiques qu'il est en train de reculer. Un moyen additionnel d'éviter ce recul, a affirmé Touria Majdouline, membre du Bureau politique de l'USFP, est le contrat social qui, engageant pareillement l'Etat et le citoyen, définit les droits et obligations de chacun. Comme le champ des libertés va s'élargissant, en s'accompagnant d'autant de devoirs nouveaux, le parti est une courroie de transmission essentielle à la bonne perception de chaque donne. Pour les acteurs de la société civile et Habib Kamal, SG du Forum Alternatives du Maroc, le culturel et l'économique sont aussi une des composantes des valeurs démocratiques et citoyennes. L'égalité des droits politiques prend mieux sur des terres où la répartition des richesses est plus équitable. Quand la justice sociale est réelle, les valeurs citoyennes et l'esprit démocratique sont plus forts. Et il en sera d'autant plus ainsi que cet état de fait aura été consolidé par l'acquis culturel. Aspect politique, réalité économique, chapitre culturel…le débat aura donc touché à la complexité de la notion de citoyenneté et de ce qui en fait la permanence et la solidité. Il aura également constaté que c'est le citoyen qui est au centre de toutes ces préoccupations. De fait, les intervenants ont donné une forte idée de cette interdépendance quand ils ont appelé à faire œuvre commune. Ensemble donc, société civile et politique à l'œuvre pour un meilleur ancrage des valeurs démocratiques et citoyennes, ont-ils dit. Mais, dans le respect du travail et de l'autonomie de chacune.