Le chantier de la réforme constitutionnelle, ouvert au Maroc, se distingue par son ouverture sur toutes les composantes de la société, a souligné, vendredi à Rabat, M. Hassan Tariq, membre du Bureau politique de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP). La dynamique déclenchée par le chantier constitutionnel, l'interaction entre les forces politiques et l'ouverture de la Commission consultative de révision de la Constitution sur les composantes de la société ont institué "un nouveau modèle de débat public", a expliqué M. Tariq, lors du 2è des ateliers organisés par le Forum de la Citoyenneté, sous le thème: "les exigences de la réforme démocratique et du développement, ses mécanismes et responsabilités". "Ce nouveau débat connait la participation de l'ensemble des acteurs politiques, associatifs, culturels, sociaux et des droits de l'Homme", a-t-il fait remarquer, ajoutant que le Maroc d'aujourd'hui s'éloigne des alliances politiques en se rapprochant peu à peu de l'idée d'un contrat social entre tous les acteurs. Pour sa part, Ahmed Badaoui, membre du Bureau politique du Parti socialiste (PS), a indiqué que la nouvelle constitution devrait mettre en place des bases juridiques et institutionnelles pour réussir le projet sociétal et moderniste du Maroc, ajoutant que la réforme constitutionnelle requiert un climat politique sain. Evoquant le mémorandum présenté par le PS à la Commission consultative de révision de la Constitution, M. Badaoui a souligné la nécessité d'une réhabilitation constitutionnelle de l'action politique et partisane, ainsi que d'une constitutionnalisation de la protection de l'argent public. De son côté, M. Ahmad Rizki, responsable à l'Association "Jeunes pour jeunes", a souligné la nécessité de veiller à ce que la Constitution prévoit les droits économiques et sociaux des jeunes et les mécanismes de leur participation à la gestion des affaires publiques, ajoutant que la charte constitutionnelle est appelée à répondre aux attentes aspirations des jeunes et exprimer un "nouveau contrat social". Et d'ajouter que la Constitution devrait consacrer, entre autres, le principe de la séparation des pouvoirs, les valeurs de la citoyenneté, de l'équité et de la transparence dans les élections, et constitutionnaliser des conseils pour les jeunes. A son tour, M. Ahmed El Bouz, chercheur universitaire, a souligné la nécessaire réforme profonde du champ électoral, appelant au renforcement des fonctions de législation et de contrôle chez le parlement. Selon le Forum, le Maroc a besoin aujourd'hui d'un large débat public à même de contribuer à la consécration d'une conscience collective autour du moment politique fort que connait le Royaume et à l'encadrement de la discussion sur les exigences du changement démocratique et de développement, et ce à travers une interaction entre les acteurs politiques, civils, les chercheurs universitaires et les citoyens. Ces ateliers sont organisés en collaboration avec la Fondation allemande Friedrich Naumann.