Quelle position occupe aujourd'hui le Maroc dans le domaine du développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication ? La question mérite d'être posée puisque le dernier rapport du Forum Economique Mondial (FEM) annonce un recul de deux points plaçant le pays à la 88éme position. C'est autant dire que la compétitivité de notre économie a encore du bon chemin à parcourir. Le rapport du FEM évalue ainsi le rôle des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la promotion de l'innovation et du développement économique et leur impact sur la croissance et la compétitivité des économies. Les pays figurant sur le rapport ont été sélectionnés sur la base de plusieurs critères, à savoir le cadre institutionnel et réglementaire, les infrastructures de base, le capital humain, le système de l'enseignement, la recherche et développement, le e-administration et le e-commerce. Une première lecture du rapport montre que, malgré la crise et ses aléas sur l'économie mondiale, de nombreux pays ont poursuivi leur investissement dans le domaine des NTIC. La Suède occupe ainsi la tête du peloton dans le classement des pays. Les Etats-Unis se place en cinquième position. La Chine et l'Inde ont gagné plus de neuf points par rapport à l'année précédente occupant respectivement le 37ème et le 43ème rang à l'échelle mondiale. Dans la catégorie des pays émergents de la zone MENA, le nouveau rapport du Forum économique mondial indique que le Maroc se place en 88ème position parmi les 133 pays retenus, en recul de deux points en comparaison avec l'année dernière contre une perte de 12 points en 2007. Contrairement, les autres pays ont gagné des places. Il s'agit notamment de la Tunisie classée au 39ème rang, l'Arabie Saoudite (38ème), la Jordanie (44ème), Oman (50ème) et l'Egypte au 70ème rang, gagnant 6 places en une année. L'Algérie, quant à elle, a fléchi de 5 points occupant le 113ème rang. Au niveau du monde arabe, les Emirats Arabes Unis se confirment à la 23ème position contre le 27ème rang en 2009. Le Bahreïn continue de gagner des points en se classant au 29ème rang contre 37ème en 2008. Le Kuwait perd 19 places en se positionnant au 76ème rang. Par rapport au groupe de pays à «revenu intermédiaire tranche inférieure», le Maroc se positionne au 15ème rang. Il est devancé par plusieurs pays notamment les principaux pays émergents d'Asie, comme la Chine et l'Inde. Le recul du classement du Maroc de deux rangs est lié à la dégradation du score au niveau d'une des principales composantes de l'indicateur global, à savoir le «Niveau de préparation». De même, ce recul est également lié au recul de 12 rangs au niveau de la rubrique «environnement du marché des TIC». D'autres sous indicateurs expliquent cette perte de vitesse, notamment le degré de concurrence locale (89ème) et de la «liberté de la presse» (94ème). Néanmoins, le rapport du FEM souligne les performances du Maroc au niveau du «cadre politique et réglementaire des TIC», soit un gain de 13 places par rapport à l'année antérieure. Ont contribué à cette amélioration les «dépenses d'enseignement » (33ème), «la création d'entreprises», que ce soit le nombre de procédures (32ème) ou le temps requis (38ème), ainsi que la «disponibilité des technologies les plus récentes» (57ème). En conclusion, le rapport du FEM note qu'en dépit du progrès réalisé dans le cadre réglementaire des NTIC et de leur utilisation par les entreprises, plusieurs facteurs continuent d'entraver le développement des NTIC au Maroc. Le retard accusé en terme de disponibilité de l'information… et le coût élevé des télécommunications restent fortement pointés du doigt. NTIC : les atouts du Maroc • la mise en place d'un cadre juridique et réglementaire favorisant le développement des réseaux et services de télécoms; • une infrastructure télécoms moderne ; • une croissance notoire du secteur de la téléphonie mobile ; • des créneaux d'excellence : monétique, cartes à puces… ; • une dynamique de délocalisations à destination du Maroc (calls centers) - pôles de compétences TIC (ST Micro Electronics-Unilog, …), dynamique régionale (Zones dédiées) et l'émergence de nouveaux métiers TIC: offshoring (call center–banques – assurances…) ; • une libéralisation du secteur de l'audiovisuel avec instauration d'une instance de régulation autonome. • Lancement de plan Maroc Numéric 2013 doté d'un budget de 5,2 milliards de dirhams, pour développer la technologie numérique. Pour rappel, ce plan s'articule autour de quatre axes : l'internet haut débit, l'e.gouvernement, la filière locale des TIC et l'informatisation des PME. Grâce à ce programme, les TIC devraient atteindre 12% du PNB en 2012 contre 8% actuellement.