La jeunesse de la ville occupée de Melilla se rebiffe contre le programme d'emploi établi par le gouvernement local. En fait, les jeunes ont manifesté leurs protestations les plus intenses contre la politique de marginalisation menée contre eux. La majorité des postes ont été consacrés aux chômeurs venant d'Almeria et de Malaga. Face à la crise économique que traverse notre voisin ibérique, il s'avère que les dirigeants de Madrid ont trouvé la solution idoine : exporter la crise vers le Maroc. Mardi 26 octobre, Melilla a été le théâtre des heures durant entre les forces de l'ordre et des centaines de jeunes manifestants de la ville. La plupart d'entre eux résident dans le quartier de Canada de Hidùm, devenu selon l'appellation de la presse espagnole, le quartier de la mort. Un quartier où il y a les taux de chômage et d'échec scolaire les plus élevés parmi la jeunesse musulmane, notamment marocaine. Les affrontements se sont étendus au Boulevard Cabrerizas, puis aux quartiers limitrophes, particulièrement la zone el llamado Monte de Marina Cristina. Selon des témoins oculaires, les manifestants ont utilisé des bombes lacrymogènes et de Cocktail Molotov. Bilan : plusieurs voitures et containers ont été incendiés. Les forces de l'ordre ont riposté immédiatement par des tirs de balles en caoutchouc pour disperser les protestataires. Des sources ont confirmé, en outre, que la maison du président du parti de la coalition pour Melilla, Mustapha Aberchane, a fait l'objet de jets de pierres. Ainsi, la politique de népotisme que pratiquent les responsables de Melilla, consacrant à certains ménages quatre postes d'emplois, alors que d'autres ont été totalement écartés a causé un imbroglio total concernant la liste des sélectionnés, selon les familles des jeunes. Et ce sont les syndicats qui ont exigé la transparence, et la publication des listes. Soulignons que les heurts vont s'éclater encore une autre fois mercredi entre les manifestants et la police espagnole. Les jeunes ont exigé la libération de huit personnes arrêtées lors des affrontements qui ont duré presque 9 heures de la nuit de mardi à mercredi. Pour faire face à cette situation, les gouvernants de la ville occupée ont fait appel à Madrid pour demander du renfort, indique des sources digne de foi. Et dans le dessein de maitriser la situation, la police espagnole a dû assiéger les quartiers où résident les Marocains. Rappelons que durant le mois d'août, plusieurs agressions ont été perpétrées par la police espagnole contre des citoyens marocains. Ce qui a poussé Rabat à protester contre ces agissements, les qualifiant d'un « acte inadmissible que rien ne saurait justifier ».