L'économie espagnole a confirmé sa lente reprise au deuxième trimestre, affichant une croissance de 0,2% du PIB par rapport au premier trimestre, selon les chiffres officiels définitifs publiés jeudi, mais la fin de l'année pourrait s'avérer plus compliquée. Le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, a lui-même reconnu début août que les chiffres du PIB au troisième trimestre seraient très probablement «moins bons» que ceux du deuxième. La ministre de l'Economie Elena Salgado a assuré dimanche que l'Espagne ne compterait «aucun trimestre négatif» (par rapport au trimestre précédent) en 2010 mais n'a pas écarté la possibilité d'une croissance nulle. Deux études récentes se veulent plus pessimistes, prédisant que l'économie espagnole pourrait repasser dans le rouge en raison de l'augmentation de la TVA entrée en vigueur début juillet, de la baisse du salaire des fonctionnaires et de la fin d'incitations à la consommation comme la prime à la casse pour l'achat de véhicules neufs. Pour l'institut BBVA Research, «l'incertitude sur la solidité de la reprise récente de l'économie (...) reste élevée, c'est pourquoi on ne peut écarter l'éventualité d'une rechute transitoire de l'économie au troisième trimestre». Pour la banque américaine Citigroup, «la croissance du PIB pourrait redevenir négative au second semestre 2010». Sur un an, le PIB du deuxième trimestre reste en recul de 0,1%, selon les données définitives de l'Institut national de la statistique (INE), un chiffre légèrement supérieur à ses estimations provisoires publiées mi-août, où il tablait sur une baisse annuelle de 0,2%. L'Espagne est sortie au premier trimestre de la récession, affichant une croissance de 0,1% du PIB par rapport au dernier trimestre de 2009. Avec une croissance de seulement 0,2% au deuxième trimestre, le pays affiche une reprise nettement plus timide qu'en Allemagne et en France, où le PIB a crû respectivement de 2,2% et 0,6% sur la même période. Pour l'ensemble de 2010, le gouvernement espagnol table sur une contraction d'activité de 0,3%, puis une croissance de 1,3% en 2011. BBVA Research et Citigroup, ainsi que le FMI et la Banque d'Espagne, mettent en doute ces prévisions, se voulant plus sévères.