L'économie de la zone euro s'est contractée un peu plus que prévu au deuxième trimestre, sans toutefois remettre en cause le scénario d'un retour à la croissance au troisième trimestre clos fin septembre. Eurostat, l'agence européenne de statistiques, a révisé la variation du produit intérieur brut à -0,2% en avril-juin par rapport aux trois mois précédents. L'estimation précédente était de -0,1%, et les économistes interrogés par Reuters s'attendaient majoritairement à ce qu'elle soit confirmée. Sur un an, le PIB total des 16 pays de la zone euro accuse une baisse de 4,8% au lieu de -4,7% initialement annoncé. «La modeste révision apportée aux chiffres du PIB (...) ne change pas fondamentalement la donne», affirme Howard Archer, économiste chez Global Insight. «On est toujours proche d'une stabilisation au deuxième trimestre après une année de très forte contraction et il reste probable que la zone euro a retrouvé une croissance, certes modeste, au troisième trimestre.» Il table ainsi sur une hausse de 0,3% du PIB pour la période juillet-septembre, après cinq trimestres consécutifs de recul. Demande des ménages revue en baisse Le mouvement de déstockage a été un peu moins prononcé au deuxième trimestre qu'initialement annoncé, la contribution des stocks étant revue à -0,6 point au lieu de -0,7. A l'inverse, les dépenses des administrations publiques ont été révisées en hausse à +0,2% au lieu de 0,1% d'abord annoncé, reflétant les plans de relance qui ont injecté massivement de l'argent dans l'économie. Mais cela a été contrebalancé par une révision en baisse des contributions de la demande des ménages et du commerce extérieur, à respectivement zéro (au lieu de +0,1 point) et +0,5 point au lieu de +0,7. «C'est une révision légèrement négative mais qui ne change rien au tableau d'ensemble. L'économie a très certainement renoué avec la croissance au troisième trimestre et on aura une reprise assez modérée sur les prochains trimestres», commente Nick Kounis, économiste chez Fortis Bank. Les chiffres d'Eurostat montrent aussi que la récession a été plus forte que prévu aux Pays-Bas (-1,1% au deuxième trimestre) et en Autriche (-0,5%), alors que la France et l'Allemagne ont enregistré une croissance positive de 0,3%, montrant ainsi le chemin de la reprise pour le trimestre suivant. Les données révisées du deuxième trimestre inciteront probablement la Banque centrale européenne (BCE) à la prudence concernant le retrait progressif de ses mesures de soutien à l'économie. Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunit jeudi mais les économistes s'attendent à ce que son taux directeur soit maintenu à 1%, un plus bas record, jusqu'au troisième trimestre 2010.