La tension sociale monte d'un cran, notamment dans le secteur de la santé publique. Le récent appel à l'arrêt de travail dans les établissements de santé, à l'exception faite des urgences et de la réanimation, croise encore une fois le bras de fer avec le gouvernement acculé à se creuser les méninges pour trouver les solutions idoines à ce mouvement d'escalade. Du pain sur la planche pour le nouveau ministre qui rentre d'Agadir sur une panoplie d'inaugurations, en face de l'émoi de perturbations paralysant de fond en comble ce domaine névralgique de la société. Nombre de doléances accompagnent ce mouvement en particulier, l'inquiétude des professionnels de la santé afférente à leur statut et le bannissement auquel les médecins sont soumis en matière de rehaussement salarial, à l'instar de leurs pairs à la fonction publique. Cette réaction collective de l'ensemble des fonctionnaires de l'ensemble du territoire national, réclame aussi la mise en place d'une batterie de réformes engendrant la considération et la préservation des acteurs de la santé publique... Le gouvernement devrait donc s'attendre à une rentrée sociale houleuse et mouvementée dans la quasi-totalité des secteurs, aux côtés de l'état électrique de la profession libérale des avocats dont le projet de réforme, vivement contestée du code de la procédure pénale, jette les toges noires dans des débrayages illimités. Les grèves nationales des professionnels de la santé sont encore plus délicates puisqu'elles accablent plus largement une majeure partie des populations. Il ne fait pas de doute que dans bien des cas, la situation de nos hôpitaux laisse à désirer, avec d'énormes pénuries en termes de ressources en médecins et infirmiers et en conséquence, en soins prodigués aux patients. L'exode massif de ces compétences à l'étranger nécessite de façon impérative, des mesures de protection des staffs médicaux et infirmiers en vue de leur fixation au bercail, à travers l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail dans les édifices sanitaires... D'autre part, au rythme de la détérioration des services consacrés dans les diverses bâtisses de la santé, on aura fort à penser que l'Exécutif se dirige à la « privatisation » du secteur de santé, quand on sait que la prolifération des cliniques privées bat son plan et que les hôpitaux publics croit-on bien apprendre, se seraient déjà lancés dans un système de « sous-traitance » au profit de sociétés privées. Un début de traitement qui ne rassure nullement et qui, sans doute, serait suivi de démarches encore plus avancées dans ce sens ! En fait, tant que la santé constitue une préoccupation constante pour la nation, on ne saurait prétendre relever l'indicateur de notre croissance. La santé des citoyens est primordiale et s'avère une exigence sine qua none à notre Emergence. Il va falloir s'y atteler de manière machinale et fluide comme s'il s'agissait d'acte anodin. L'écrivain français, Jules Renard disait à ce propos : « La meilleure santé, c'est de ne pas sentir sa santé ! »