Le dossier du Sahara, d'une importance capitale pour le Maroc, dépasse les simples polémiques pour devenir une pierre angulaire de la souveraineté nationale et de la stabilité régionale. Ce que certaines voix feignent de ne pas comprendre. Boualem Sansal évoquait mieux qu'un contentieux territorial, il a mis en lumière une injustice historique : les frontières de l'Algérie actuelle sont des frontières COLONIALES. Le roi Hassan II avait pour habitude d'appeler le différend autour du Sahara «un faux problème», bien que la sanctuarisation de ce territoire reste, selon ses mots, «la préoccupation majeure et fondamentale» de Rabat. Les récentes déclarations d'Aziz Ghali, président de l'AMDH, continuent d'alimenter les chroniques médiatiques. Sans surprise, elles ont reçu l'appui d'Ali Lmrabet, qui, fidèle à ses pratiques, a livré un récit orienté en utilisant une carte tronquée du Maroc comme arrière-plan. Cette provocation soulève la question de savoir si ce comportement relève de la simple controverse ou de la «trahison.» Pourtant, le terme «traître» reste lourd à porter, comme le souligne paradoxalement Lmrabet lui-même lorsqu'il s'en prend à ses détracteurs. Les négociations : des lignes rouges claires Le souverain chérifien a, maintes fois, réitéré que le Sahara «n'est pas à négocier» et que cette question «ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation.» Dans un discours suivi par des millions de Marocains, il a affirmé que la souveraineté du Maroc sur cette région est une vérité «pérenne et immuable» qui ne souffre aucune contestation. Toutefois, les négociations entamées sont uniquement destinées à parvenir à un règlement pacifique d'un conflit que le Maroc qualifie d'«artificiel.» De son côté, le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, exige des «négociations directes» avec le Maroc, fondées sur les résolutions des Nations unies (ONU) et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), devenue l'Union africaine (UA) en 2002. Ces revendications, formulées depuis 1989, peinent à trouver un écho favorable, alors que 2025 approche et que Rabat enchaîne les succès diplomatiques. Le référendum de 1981 : une acceptation conditionnelle Le 26 juin 1981, lors du sommet de l'OUA à Nairobi, le roi Hassan II annonçait que le Maroc acceptait le principe d'un référendum au Sahara, mais précisait qu'il s'agissait, dans son esprit, d'un vote destiné à confirmer «l'attachement et l'allégeance des populations sahariennes» au royaume. Ces nuances échappent souvent à ceux qui abordent ce sujet avec légèreté. En 1991, après le cessez-le-feu, l'ONU s'était fixé un délai de trente-six semaines pour organiser un référendum d'autodétermination. Cependant, avant même sa tenue, le Front Polisario adoptait des mesures provocatrices, organisant un congrès près de Tindouf pour définir les contours d'un «futur Etat sahraoui» et préparant une Constitution à soumettre à un vote postindépendance. Parce que l'absurde aime l'infini, Mohammed Abdelaziz, alors dirigeant du Polisario, envoyait une «lettre ouverte» au roi Hassan II, promettant des «relations d'amitié une fois l'indépendance acquise.» Le Polisario présumait déjà sa victoire et posait les jalons d'un Etat satellite soumis à une dictature algérienne implacable. Avec ironie, un proche du roi Hassan II résumait la situation : «L'Algérie voit les intérêts du Front Polisario mieux que ce dernier ne les voit lui-même.» La fausse équidistance Aziz Ghali-Boualem Sansal L'écrivain algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, a souvent souligné plus qu'un simple contentieux territorial discuté dans les allées des Nations unies : il dévoilé une grande injustice historique. Les frontières actuelles de l'Algérie sont des frontières COLONIALES, héritées de l'époque française, amputant des territoires marocains authentiques. Depuis l'indépendance du Maroc en 1956, le Maroc n'a cessé d'exprimer son désir de recouvrer l'intégrité de son territoire national et son contrôle sur des possessions jadis sous son emprise. Le roi Mohammed V désignait, dès 1957, un «directeur des affaires sahariennes» au ministère de l'Intérieur pour souligner que ces territoires sahariens étaient «les prolongements naturels du Maroc.» En janvier 1960, Mohammed V et Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), signaient un accord prévoyant une révision des frontières coloniales après l'indépendance algérienne. Pourtant, cet engagement a été trahi par Alger et la suite, on la connaît : la guerre de 1963 où le Maroc a évité d'humilier l'Algérie en accédant à Oran. Par ailleurs, l'AMDH n'est plus qu'un château de sable comme en font les enfants, à la merci des positions ambigües de certains de ses militants, considérés comme des «traîtres». Ah, pardon, il ne faut user du mot «traîtrise» qu'avec parcimonie.