Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) observe une grève de 48h les 3 et 4 octobre dans l'ensemble des établissements hospitaliers à l'exception des services des urgences et de réanimation. Le débrayage est accompagné d'une marche nationale à Rabat, qui les a menés jusqu'au secrétariat général du gouvernement pour rappeler à nouveau leurs doléances. Les détails. Le secteur de la santé au Royaume est en crise et la situation ne fait qu'empirer. Médecins, infirmiers, techniciens de santé ou encore étudiants en infirmerie, tous détiennent un dossier revendicatif lourd et dénoncent une mauvaise gestion du secteur. Photos Mounir Mehimdate À moins d'un mois de leur dernier débrayage (le 11 septembre dernier), le mouvement des infirmiers et technicien de santé, observe à nouveau et pour la énième fois une grève nationale de 48 heures. Face à « l'indifférence » du ministère de la Santé vis-à-vis de leurs revendications, cette catégorie de personnel de santé réclame brandit encore et toujours les mêmes revendications, à savoir la création de l'ordre des infirmiers, l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC), l'augmentation de la prime de risque (1.400 dhs), l'équité pour les victimes du décret n°2-12-535, l'emploi des infirmiers en chômage ainsi que l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle. Deux autres réclamations viennent s'ajouter au dossier revendicatif des infirmiers et techniciens de santé. Il s'agit de l'ouverture du cycle master dans les sciences de l'infirmerie et techniques de santé et l'annulation du projet de contractualisation. Photos Mounir Mehimdate « En 2017, le ministère de la Santé a ouvert le cycle master avec 140 places. Mais en 2018 et là on est au milieu de la rentre scolaire 2019, aucun signe de vie du cycle master. Cela fait 2 ans qu'on est donc privés du cycle master, privés de formation, et nous refusons cela », explique à Hespress Fr Younes Jaouhari membre du MITSM. En ce qui concerne le système de contrat que le ministère de la Santé envisage d'appliquer, notre interlocuteur le qualifie de « grave erreur de la part des décideurs ». « Il est clair que c'est une mesure austère que prévoit de mettre en place le gouvernement dans le secteur de la santé, à savoir le recrutement des infirmiers et techniciens de santé par contrat, mais aussi d'autres catégories du personnel de santé. C'est une mesure qui touchera directement notre productivité du moment où on se sentira constamment menacés et en danger, alors que nous cherchons la stabilité. Cette stabilité qui nous permet, en tant que personnel d'un secteur très sensible, d'être épanouis dans notre travail et, de ce fait, fournir un service convenable et satisfaisant pour les citoyens « , souligne Younes Jaouhari. Dans ce sens, il fait valoir qu'à travers leur mouvement de protestation qui s'est accentué ces deux dernières années, les infirmiers et techniciens de santé essayent au maximum d'alerter leur tutelle sur les failles du secteur, notamment le recrutement par contrat. Photos Mounir Mehimdate « Le gouvernement et le ministère de la Santé sont en train de reproduire la même erreur qu'avec les enseignants contractuels. Ils s'acharnent sur deux secteurs vitaux qui sont les piliers de chaque nation, à savoir la santé et l'éducation. À travers cette grève de 48h et la marche nationale de ce 3 octobre on exige du ministère de la Santé et le gouvernement de répondre à l'ensemble de nos revendications », conclut-il.