Plus de 800 infirmiers et techniciens de santé ont répondu présent à l'appel du Mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) pour la marche nationale, organisé ce samedi 9 novembre à Rabat. Premier point pointé par les manifestants, le vide juridique qui mine la profession. photo Mounir Mehimdate Dans un premier temps, les manifestants ont observé un sit-in devant le ministère de la Santé, vers 10h, pour faire entendre leurs voix et rappeler à leur tutelle qu'ils ne renonceront pas à leurs revendications qu'ils réclament depuis plus de deux ans. Par la suite, la foule s'est dirigée en une grande file humaine vers le Parlement pour crier à nouveau son ras-le-bol de « l'anarchie » qui sévit le secteur de la santé mais surtout le vide juridique que connait la profession d'infirmiers et qui a mené à plusieurs poursuites juridiques dans leurs rangs. Photo Mounir Mehimdate « Il faut que la tutelle et les responsables ouvrent un dialogue social sérieux avec cette catégorie de personnel de santé. Les infirmiers et techniciens de santé du secteur public souffrent aujourd'hui d'un vide juridique énorme qui les laisse dans la peur de se retrouver à n'importe quel moment derrière les barreaux », s'indigne dans une déclaration à Hespress Fr Youness. J, infirmier et membre du MITSM. Pour remédier à ce « vide juridique », le MITSM avait appelé la tutelle à la création du référentiel d'emploi et de compétences (REC) dans le but d'organiser leur profession. Mais malgré les multiples formes de protestation observées ces dernières années (grèves, sit-in, marches ...) le problème persiste. « Pourquoi on parle de vide juridique, parce que le secteur de la santé souffre d'un manque énorme de ressources humaines, dans le rang des infirmiers mais également dans celui des médecins. Et du coup l'infirmier se retrouve à faire des tâches qui ne lui sont pas attribuées. Le REC permettra d'énumérer les tâches à faire et à ne pas faire par les infirmiers et éviter donc toute confusion et faute de leur part », nous explique notre interlocuteur. D'ailleurs, le MITSM avait appelé la tutelle à intégrer les jeunes diplômés en infirmerie au chômage et qui se comptent par milliers, nous apprend notre interlocuteur, pour atténuer le manque en infirmiers. Chose que la tutelle a rejetée « pour des raisons financières ». photo Mounir Mehimdate « Pour la tutelle et les responsables au sein du gouvernement les contraintes financières passent avant la santé du citoyen. Quand on leur parle d'intégrer les jeunes diplômés au chômage il nous sortent l'argument financier, à savoir qu'il faut remonter la doléance au ministère de l'économie et des finances car le budget alloué à la santé n'est pas suffisant. Ce qui montre que les responsables aujourd'hui ne se soucient guère de la santé des citoyens. Et cela est flagrant quand on se rend dans les hôpitaux publics et on observe la qualité (?) des services apportés aux citoyens », souligne notre interlocuteur. Toutefois, les infirmiers et techniciens de santé du secteur public au Royaume ne comptent pas lâcher l'affaire. Décidément, le baptême de feu de Khalid Ait Taleb s'annonce chaud.