Sous le thème « Infirmiers en colère », le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) a appelé le 2 novembre, à une marche nationale le samedi 9 novembre à Rabat pour rappeler, d'un côté, à leur tutelle et au gouvernement leurs revendications mais aussi pour dénoncer les poursuites abusives à l'encontre dans le rang des infirmiers. Joint par Hespress Fr, Youness infirmier à Rabat et membre du MITSM, nous fait savoir que la marche nationale du 9 novembre, qui démarrera depuis le ministère de la santé en direction du Parlement à Rabat, « sera sûrement un succès », puisqu'un grand nombre d'infirmiers des quatre coins du Royaume ont exprimé leur volonté d'y participer vu « l'injustice qu'ils vivent au quotidien et qui rend l'accomplissement de leur tâche juste impossible ». Selon notre interlocuteur, les revendications de cette catégorie de personnel de santé sont connues de tous, principalement le ministère de la Santé, à savoir l'augmentation de la prime de risque, la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé, l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC), l'évaluation et la révision du rythme d'avancement de l'infirmier (formation de base et formation continue adéquate aux besoins réels), l'augmentation des effectifs et la l'égalisation des chances de la promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques). Mis à part ces 6 revendications des infirmiers du secteur public, la marche nationale que prévoient de tenir les infirmiers, intervient dans le cadre de poursuites juridiques abusives engagées dans les rangs de cette catégorie de personnel de santé. Photos Mounir Mehimdate La dernière en vue, est l'arrestation de deux sages femmes à la ville de Larache, ainsi qu'un médecin, après la mort d'une femme enceinte, au centre hospitalier provincial Lalla Mariam. « L'organisation de cette marche nationale, vient bien-sûr pour rappeler à la tutelle et aux responsables qu'on tient toujours à nos 6 revendications légitimes, mais aussi pour dénoncer les poursuites juridiques abusives à l'encontre des infirmiers, et le vide juridique que connait notre profession. Notre revendication pour qu'il y ait des lois qui régissent notre secteur dont la création du REC n'est pas venue de nulle part. C'est pour justement organiser notre profession et mettre fin à ces poursuites juridiques à notre encontre», nous explique Youness. « Le citoyen est en droit de profiter de services hospitaliers de qualité« , nous dit-il, soulignant que les arrestations et les poursuites juridiques à l'encontre des infirmiers sont le résultat de ce vide juridique. Rappelons que cela fait deux ans que les infirmiers protestent et manifestent pour faire valoir leurs droits, mais en vain, car selon eux, « le gouvernement et le ministère de la Santé, persistent dans leur politique de la sourde oreille, qui mènera vers le chaos s'ils ne réagissent pas à temps ».