L'actuel Exécutif entame la seconde moitié du mandat, avec la mise en œuvre du projet de loi de finance pour le compte de l'année à venir. Il compte sur sa supériorité écrasante pour faire passer une nouvelle mouture du PLF, comme à l'accoutumée. En fait, ces conforts numériques dont il jouit aussi bien à l'hémicycle bicaméral qu'aux diverses institutions représentatives soit dans la totalité des conseils de régions ou aux instances collectivités territoriales provinciales et communales, l'Exécutif se la coule douce et lève à tout moment, son épée de Damoclès sur le cou de l'opposition. Celle-ci ou tout au moins, une bonne partie d'entre elle, a beau procréer des amendements à ses projets, il semble qu'il se conduise constamment avec dédain face à ce flot de répliques aussi judicieuses qu'innovantes à tel ou tel thème. L'humoriste français, Michel Colluci dit Coluche disait un jour, dans ce sens si désolant : « La dictature, c'est ferme ta gueule, la démocratie, c'est cause toujours ! ». Si on ne peut se permettre de qualifier cet état de fait de traitement dictatorial, force est de constater en revanche, que la « façade » démocratique qu'on veut revêtir à la pluralité marocaine notamment en matière de gestion des affaires publiques, se confronte à des attitudes d'hégémonie criantes, de la part des dominants emmitouflés souvent dans une majorité quantitative. De surcroît, il va sans dire que, compte tenu de la fausseté du jeu électif dont profitent les partis majoritaires par le biais du déferlement de l'achat massif de voix, la voûte parlementaire est infestée d'« ignares» et de « dépravés », comme c'est le cas aussi aux différent structures susmentionnées. Il n'est pas étonnant donc que le gouvernement trouve de la peine à honorer son slogan de « Etat social », car sa nature néolibérale est en contradiction systémique avec les intérêts des franges de la majeure partie de la société. Pour colmater ses brèches sociales, engendrées par l'obstination de détenir seul le gouvernail et faire fi aux idées et observations d'autrui, il fait appel à l'import des produits alimentaires en bétail, oléagineux, céréale et bien d'autres. Cette alternative jugée « salvatrice » par ses auteurs, endette le pays et hypothèque son avenir, pour des années à venir. Et, pourtant la Constitution de 2011 a donné une importance au rôle de l'opposition et la doter de droits d'agir et contribuer à la bonne marche de la vie législative et exécutive.