Le Brésil, première force latino-américaine de plus de 150 millions d'habitants, vient d'élire un nouveau candidat du parti des travailleurs, après des élections houleuses contre le président sortant du parti libéral de droite. Lula Da Silva, septuagénaire de mouvance gauche, détrône son rival aux échéances présidentielles, suite à un âpre bras de fer des deux prétendants au perchoir. Son come-back quoique tumultueux fut massivement escompté par les franges les plus déshéritées des populations, en précarité asphyxiante. Ce triomphe salutaire adviendra en fait, dans une ambiance plutôt affligeante, marquée par un bilan inflationniste, causant une misère accrue et une crise accentuée de tous les compartiments du pays où la Samba, danse de référence, se fane dans la morosité populaire. Compté parmi les puissances dont la courbe caracole aux sommets, le Brésil aura péché par une déficience de gestion droitière en deçà des attentes et des aspirations de l'un des systèmes en faillite de la planète, en dépit de ses ressources luxuriantes. Il faut bien dire que les souffles des alternatives de gauche, à travers nombre de contrées sud-américaines, sont en passe de « reconquérir » les centres de décisions, contre les assauts impérialistes des conquistadors néolibéraux. Il n'en reste pas moins vrai que ce ré-basculement vers les tendances progressistes sont dictées, en fait, par la banqueroute des juntes militaristes et des extrémistes au Pouvoir, montés à la solde du Gendarme du monde et surtout de la prise de conscience ardue des peuples respectifs. A vrai dire, blanchiments d'argent, corruptions, dépravations, scandales, autant d'avatars qui semblent déchirer le pays, depuis des lustres, malgré le gigantisme géographique et le rang prépondérant qu'il occupe au sein de la valse mondialisée de la planète. La réélection avec néanmoins une légère supériorité du nouveau président qui vient de se faire libérer après sa condamnation, est d'abord un témoignage de reconnaissance du parcours laborieux en ces moments cruciaux que traverse le pays à cet effet. De par la place de choix que requiert le Brésil dans la mosaïque latino-américaine, ne manquerait guère d'influer directement sur le régime des entités avoisinantes et, partant de mettre sur orbite des impulsions agissantes à la dynamique interne des pays encore sous le joug dictatorial. Dans son discours de victoire quasi étriquée, le président réélu qui totalisait 50,90% des suffrages validés au second tour, insistait sur la nécessité d'assurer la paix et l'unité du pays et sur l'obligation universelle de maintenir une Amazonie en vie, alors que son prédécesseur d'extrême droite était farouchement blâmé par la communauté internationale du fait de la déforestation excessive de la plus vaste forêt tropicale du globe, sous sa mandature.