Quelle mouche tsé-tsé a bien piqué le Wali de Bank Al Maghreb pour se permettre de fourrer le nez dans le paysage partisan, à la veille de la course électorale ? Lui qui se la coule douce, emmitouflé dans sa redingote de fourrure soyeuse. Au cours d'une sortie médiatique en public, contrairement à son habitude, il fait usage d'expressions hargneuses et revêches, à l'égard des partis politiques. Sans jamais user du devoir de réserve ni du sens de retenue, il se délie la langue pour taxer ces «boucs émissaires» de tous les maux, causant la déconfiture politique dans le pays. A l'instant même où on s'ingénie hardiment à convier les populations à se rendre aux postes d'inscription dans les listes électorales, le financier ringard se paie le luxe de jouer les trouble-fêtes. Il s'en prend sans nulle vergogne, à l'élite politique en direction de laquelle l'effort de l'Etat est destiné afin de réunir toutes les conditions de réussite pour cet événement crucial. Par cette attitude irréfléchie et véhémente envers l'action partisane en somme, il ne fait qu'enfoncer le fer dans la plaie, comme le font les ennemis du processus démocratique, en tant que choix fondamental de la Constitution de la Nation. En ces termes dédaigneux et dévalorisants proférés contre la classe politique, il se range en réel aiguilleur de la non-confiance et de la désaffection qui règne dans le quotidien du peuple en désarroi vis-à-vis de l'action politique. Il est bien vrai que la pratique partisane, en particulier celle «procréée» sans aucune légitimité traditionnelle ni fond populaire, a subi la mainmise du régime dans le but de maintenir, depuis bien des lustres, la démocratie de «façade» où se meut le multipartisme avec, d'un côté, des partis qu'on appelle de l'«Administration» et, de l'autre qu'on baptise du mouvement national. Il n'en demeure pas moins vrai que ce dernier a beaucoup perdu de sa vista quoique le climat politique se soit relativement bonifié. Cette réalité historique qui continue à sévir dans la vie partisane du pays, a complètement échappé au constat illusoire du pseudo-analyste dont les errements puérils ont suscité risée et dérision. De surcroît, le moment est très mal choisi d'en parler, pour un commis de l'Etat chargé des affaires monétaires dont la mission, richement mise aux largesses, ne serait pas au beau fixe. Au lieu de faire part aux citoyen(nes) des panacées qu'il compte entreprendre relevant de sa compétence, il se plait de s'évertuer dans un exercice qui lui est étranger, tout en se permettant de faire le procès des partis politiques, d'un jargon déplacé par lequel il répand le dégoût et le dédain envers le monde de la politique. Toutefois, on lui soufflera à l'oreille que le «thym» et la «figue» qu'il utilise si maladroitement pour fustiger les partis politiques, renferment des bienfaits alimentaires à la santé du corps, mais également à la santé de l'esprit !