Après son apparition dans le Gharb, la première femme Wali enchaine avec le Souss. Elle continue à maintenir cette distinction, puisqu'elle est toujours la seule dame à être nommée à ce poste de haute responsabilité ! Saura-t-elle impulser une région haletée et rembrunie à tous les niveaux ? La besogne n'est pas de tout repos, si l'on sait que sa mise à mal était criante et ne cesse de sévir. Il est bien certain que la région Souss Massa attend, depuis déjà belle lurette, un coup de fouet revigorant, afin de colmater toutes les brèches. Son tourisme bat de l'aile. Son agriculture pullule d'ivraie. Sa pêche contracte le mal de mer. Sa population broie du pain noir... Par où commencer et quelle panacée prescrire ? Les bons choix sont de mise, les priorités également... Le challenge est complexe et nécessite un sérieux traitement. Certes, son prédécesseur était suave et philanthrope comme tout, mais péchait par manque de sève pour agencer la verve requise ! Depuis son arrivée dans les lieux, Zineb Adaoui suscite l'intérêt parmi toutes les constituantes de la région. Sa réputation en tant que responsable résolue, coriace et cartésienne avait déjà fait le tour des ménages, des places publiques et des espaces de travail... Face à cet enjeu de taille, la nouvelle Wali se sait, d'abord, de devoir retrousser les manches en vue d'honorer cette renommée qui, désormais, cultive sa particularité. Elle aura pareillement à instaurer une bien meilleure manière de se conduire avec les deniers publics, elle qui n'a pas de cesse, de par ses connaissances en la matière, de rendre les comptes aussi nets que persuasifs. «Le style est l'homme !», disait l'autre. Cette fois-ci, le style sera féminin ! A ce niveau, bien des écueils seront dressés sur son chemin, car la région est infestée de vieux routiers de la rente, de la dépravation et de la malversation. Elle fera, sans doute, face à des notables qui tirent les ficelles à distance en direction des marionnettes sur place, occupant des centres de décision. D'autres entraves apparaitront en cours de route, en particulier celles afférentes aux abus hégémoniques dont font objet des barons «intouchables». Au-delà des aspects à caractère plutôt comportemental, elle se devra, à coup sûr, de se lancer dans la mise en avant d'une stratégie régionale à même d'insuffler la relance multidimensionnelle, de vivifier toutes les énergies pour ce faire, de mobiliser les ressources auprès de toutes les institutions possibles et de constituer un réel lobbying de pression. Il est donc question de prendre l'initiative audacieuse et de bousculer cette linéarité maussade qui avait tant meurtri la région. L'épreuve n'est pas aussi facile que cela, il est vrai. Cependant, il suffit d'embrasser une approche volontariste pour réussir à redorer le blason d'un territoire bourré de potentiel et de potentialités. Zineb Adaoui saura, sans nul doute, relever ce grand défi dont l'aboutissement est aussi l'affaire de toutes les bonnes volontés et les forces vives de la région. Bon vent alors pour cette femme qui incarne, pour sûr, la baguette de la délivrance en faveur de la région et ses habitants, mais également l'épée de Damoclès sur le cou des immoraux et des corrupteurs.