Procès Soulaimane Raissouni Karim Ben Amar Le journaliste Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef de Akhbar Al Youm, condamné, vendredi 9 juillet, à 5 ans de prison ferme par le tribunal de Casablanca. Poursuivi dans une affaire d'attentat à la pudeur « avec violence et séquestration », il a toujours réfuté ces accusations. Dès l'annonce de son jugement, de nombreuses voix se sont levées pour condamner cette sentence injuste à leurs yeux. Une vague d'indignation est aussi apparue sur la toile, dénonçant un jugement « arbitraire » pour les uns, « trop sévère » pour d'autres… Face à cette levée de bouclier, le Parquet de Casablanca a aussitôt publié un communiqué afin d'éclaircir la situation à l'opinion publique. Les détails. Le verdict est tombé, tel un couperet, dans l'affaire Soulaimane Raissouni. La Cour d'appel de Casablanca a condamné, le vendredi 9 juillet, le journaliste à cinq ans de prison pour « agression sexuelle ». Le parquet a aussitôt fait circuler un communiqué pour éclaircir la situation à l'opinion publique. Le document dont la rédaction d'Al Bayane a reçu un exemplaire explique que toute la procédure s'inscrit dans la légalité. Le communiqué ajoute que lorsque l'affaire est pénale, la détention préventive peut se prolonger jusqu'à un an. La même source affirme par ailleurs que tous les PV ont été transmis aux avocats de la défense, assurant même que Soulaimane Raissouni a reçu ces mêmes documents au complexe pénitencier où il est incarcéré. Le communiqué du Parquet réfute catégoriquement les allégations avançant que le journaliste incarcéré n'a pas eu droit à l'assistance d'avocats. Quant à son absence lors de l'audience, le parquet assure que les médecins mandatés pour l'examiner ont jugé possible qu'il se déplace pour assister à son jugement, au même titre que Soulaimane Raissouni a le droit de recevoir les soins nécessaires pour sa rémission. Enfin le Parquet estime que le tribunal a réuni toutes les conditions d'un procès équitable et déclare ne plus être en charge de l'affaire, puisque c'est le Tribunal qui en est désormais en charge. Pour sa part le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a jugé la sentence de 5 ans de prison et 100.000 Dh d'amende trop sévère. De plus le syndicat ajoute que le jugement a trop tardé dans la mesure où cela fait près d'un an que le journaliste est incarcéré. Le syndicat déplore également le fait que le journaliste n'a pas assisté à son jugement. D'après la même source, cela confirme que tous ses droits soient respectés. Par ailleurs le SNPM appelle Soulaimane Raissouni à ne pas flancher et à continuer ses efforts en restant en appel. Le syndicat assure aussi lui apporter tout le soutien nécessaire. De plus le SNPM a enfin déclaré dans son communiqué qu'il a décidé de conjuguer ses efforts avec le comité de soutien du journaliste pour trouver une meilleure issue à ce dossier. Pour sa part Washington a déploré la sentence. « Nous pensons que la procédure judiciaire ayant mené à ce verdict est en contradiction avec les promesses fondamentales du système marocain sur des procès équitables pour les individus accusés de crimes, et avec la promesse de la Constitution de 2011 et le calendrier de réformes de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. Pour rappel, Raissouni a toujours contesté les faits. En signe de protestation, il a entamé une grève de la faim qui dure maintenant depuis près de 100 jours.