Après le verdict qui a reconnu la culpabilité de Soulaiman Raissouni pour des crimes sexuels, les réactions se sont multipliées. Cette décision est l'aboutissement de six mois de procédure judiciaire aux multiples rebondissements. «Personne ne devrait être au-dessus des lois, et le verdict d'aujourd'hui démontre ce message» a affirmé l'Association marocaine des droits des victimes (AMDV) dans un communiqué diffusé dimanche 11 juillet. Elle annonce avoir «suivi avec grand intérêt le procès de l'accusé, Soulaiman Raissouni», et qu'elle a soutenu la partie civile, a lui salué un verdict «très important» pour la victime qui s'est attachée «à un traitement équitable et le droit à un procès en bonne et due forme en vertu d'une application régulière de la loi». «Le verdict montre que les tentatives destinées à faire de cette affaire un véritable marchandage politique n'ont pas abouti», a estimé l'association. La justice marocaine a condamné vendredi le journaliste Soulaimane Raissouni à cinq ans de prison pour «des faits présumés d'attentat à la pudeur avec violence et séquestration». Durant le délibéré, le parquet a requis la peine maximale pour l'accusé estimant que ses déclarations sont «contradictoires» tandis que celles du plaignant ont été jugées «concordantes et cohérentes». La peine de Soulaimane Raissouni a été assortie d'un dédommagement au plaignant de 100 000 dirhams. Emmuré dans ses dénégations, Soulaiman Raissouni a renvoyé durant ce procès l'image d'un homme incapable d'affronter ses actes tandis que son entourage a soutenu mordicus que la plainte participait d'un «complot» destiné à le faire chuter. «Cette affaire s'est déroulée conformément à aux principes de défense, au droit à un procès équitable pour tous et à la suprématie du principe de l'indépendance de la justice et de l'Etat de droit, à l'écart de toute surenchère politique visant à régler les comptes» écrit l'AMDV, qui rappelle l'importance «de respecter les décisions judiciaires et la conduite des procédures judiciaires» appelant Soulaiman Raissouni «à suspendre sa grève de la faim et à engager les procédures légales pour se défendre et ne pas permettre que son cas soit politisé par quelques agitateurs». L'AMDV a affirmé son attachement «aux principes et les droits de l'homme internationalement reconnus et la nécessité de s'abstenir de balancer des jugements de valeur et de porter atteinte à la vie privée des parties en cause», sa ferme condamnation «de toutes les méthodes immorales pratiquées par certains militants afin d'écarter l'affaire du terrain judiciaire», sa détermination «de continuer à soutenir les victimes de violations sexuelles conformément aux conventions internationales et nationales afin de lutter contre l'impunité et rendre justice aux victimes, et de faire face à l'idéologie fanatique et dégradante qui appelle à la haine et à l'intolérance sexuelle». L'AMDV exige enfin «un changement radical du système de droit pénal qui reconnaisse les droits et libertés individuels et collectifs dans le cadre de la consécration des valeurs d'égalité et de coexistence pacifique et de l'acceptation de la différence et de la diversité au sein de la société.»